L’élevage ovin intègre les nouvelles tendances agricoles, laissant derrière lui son image de production misérable.

La politique du « Made in Italy », qui consiste à promouvoir les produits italiens de qualité sur les marchés d’exportation, porte ses fruits, notamment aux États-Unis. Le pecorino, fromage de brebis à pâte pressée cuite, a vu ses cours passer de 4,90 €/kg en 2011 à 9,50 €/kg en 2015. Les tarifs du lait ont donc suivi, grimpant de 0,63 €/l à 1,10 €/l sur la même période.

Conscients des risques encourus sur les marchés internationaux, des éleveurs se sont mis à transformer et commercialiser eux-mêmes. Les fromages de brebis fleurissent sur les marchés paysans, et non plus seulement dans les régions traditionnellement productrices. De petites laiteries n’hésitent pas à innover, remettant au goût du jour des fromages traditionnels. Elles s’adaptent aux tendances nutritionnelles, comme la glace au lait de brebis, le fromage sans lactose ou celui anticholestérol.

Longtemps négligée, la laine inspire des start-up qui lui trouvent de nouveaux usages : isolant, fertilisant ou absorbant d’hydrocarbures.

Peu d’investissement

L’élevage ovin bénéficie aussi d’un autre atout pour les jeunes installés : il nécessite moins d’investissement que l’élevage bovin ou porcin.

Les hors-cadres familiaux comme les repreneurs d’exploitations vivrières familiales apprécient, en ces temps de crise, de pouvoir explorer de nouveaux marchés sans trop s’endetter. Dans plusieurs zones, les brebis sont reléguées sur des terrains marginaux, non convoités par les autres productions, quand ce ne sont pas carrément les collectivités territoriales qui sont demandeuses.

Il reste encore beaucoup à faire. Aucune organisation de producteurs de lait de brebis n’a été créée à ce jour. La production, très atomisée, souffre de son manque d’organisation.