L’association entre deux faucheuses arrière et une faucheuse frontale connaît un succès grandissant. Témoins de cette tendance, les gammes de groupes de fauche de la plupart des constructeurs de matériel de fenaison se sont largement étoffées ces dernières années. À tel point que ces machines ne sont plus simplement l’apanage des ETA ou de grosses Cuma. En effet, elles commencent à apparaître dans les cours de fermes individuelles, bousculant l’ensemble classique avec une faucheuse latérale, bien souvent associée à une faucheuse frontale. Le tracteur de tête gagnant en puissance, l’idée de passer à un modèle double de grande largeur à l’arrière, n’est plus irréaliste. Il suffit désormais d’une puissance de l’ordre de 200 ch pour emmener un groupe de fauche si le relevage est suffisamment conséquent.
Gain de temps
Derrière cela, bien évidemment, il y a une amélioration de la productivité. Le gain de largeur de travail lors de l’utilisation d’un groupe de fauche augmente significativement le débit de chantier. En effet, les ensembles atteignent le plus souvent les 9 mètres et dépassent parfois les 13 mètres comme le FC 13460 RA de Kuhn.Les surfaces grandissantes et les fenêtres d’interventions raccourcies, poussent les agriculteurs et entrepreneurs à se soucier du débit chantier de cet outil. Ainsi, lors des renouvellements, les clients ont tendance à conserver leur faucheuse frontale, mais investissent dans une machine double à l’arrière.
Pour garantir un travail régulier et la qualité du fourrage tout en limitant les usures prématurées, ces grandes largeurs doivent pouvoir s’adapter aux variations du terrain. Pour cela, les systèmes de suivi du sol et de suspensions s’adaptent. Les suspensions mécaniques de série peuvent alors être remplacées par des suspensions hydrauliques pour modifier les réglages depuis la cabine et s’adapter aux terrains les plus hétérogènes.

Limiter la manutention
Pour les utilisateurs avec des fourrages variés, la polyvalence de la machine est la clé. Ils s’orientent vers des modèles avec conditionneurs. Dans les catalogues, le conditionneur à doigts est la figure de proue. L’offre est bien souvent complétée par des modèles à doubles rouleaux crénelés en polyuréthane ou en métal, destinés notamment aux fourrages délicats.
La plupart des constructeurs complètent leur offre en proposant également d’ajouter des convoyeurs à tapis à la sortie de la machine. Ceux-ci regroupent la matière en andain et évitent un passage d’andaineur, qui mobilise un tracteur et un chauffeur. De plus, l’utilisation des tapis limite la présence de terre dans l’andain.
Pour gagner encore en polyvalence, la position et la vitesse des tapis peuvent varier pour créer un andain large ou étroit. Ceux-ci offrent également diverses stratégies de dépose, elle peut être centrale ou latérale, en inversant leur sens de rotation. Lorsque l’utilisateur ne souhaite pas les utiliser, ils peuvent être désengagés. Le fourrage est alors simplement déposé à plat. Sur ces faucheuses, le constructeur SIP installe même les tapis sur les châssis avec un système d’attelage à trois points pour modifier leurs positions, les atteler ou les déposer rapidement.
Le souci du poids
Ces ensembles faucheuses-conditionneurs, associés à des tapis, affichent un poids important qui pousse à l’utilisation de tracteurs munis de plus fortes capacités de relevage. Alors pour gagner en légèreté, les constructeurs ciblent en priorité le porte-à-faux en travaillant sur la cinématique des machines.
Sinon, lorsque le conditionneur n’est pas nécessaire, comme dans le cadre d’un produit à destination d’une méthanisation, certaines marques proposent de les remplacer par des vis sans fin de regroupement. Celles-ci, à l’instar des convoyeurs à tapis, regroupent la marchandise en andain. Sur les machines équipées, les capots des vis sont amovibles pour choisir entre l’andainage, la dispersion sur une largeur partielle et la dépose à plat.
Pour défier la problématique du poids, Tanco ou Kuhn proposent des versions semi-portées de leurs groupes de fauche. Tanco annonce qu’un tracteur de 175 ch est suffisant pour emmener son ensemble de 10 mètres. L’essieu suiveur reste dans la voie du tracteur pour conserver une bonne maniabilité.Kuhn adopte même un essieu télescopique, qui s’élargit au travail pour gagner en stabilité et enjambe les andains les plus larges.
