« La vaccination a démarré, constate le ministre démissionnaire de l’Agriculture Marc Fesneau interrogé sur France Info ce mardi 20 août 2024. Dès le mois de juillet, j’avais demandé qu’on puisse préparer un certain nombre de vaccins, […] et là, on a repris une commande. »
6,4 millions de doses commandées
Le ministère de l’Agriculture avait annoncé une première commande de 4,6 millions de doses, qui est « livrée en totalité ». « Une seconde commande a été passée pour 1,8 million des doses dont les livraisons sont prévues en septembre », détaillent les services de l’État.
En Côte-d’Or, « on est plutôt confiant ». Les brebis de Julien Pané, éleveur à Dampierre-en-Montagne, ont reçu leur première injection ce lundi 19 août. « J’ai commandé mes doses » le 12 août au premier jour de la campagne, détaille-t-il à l’AFP. « Je les ai reçues en fin de semaine », ajoute-t-il en poussant ses brebis vers le vétérinaire.
Confiance en Côte-d'Or
« On va avoir un taux de vaccination plus élevé qu’en Belgique. En théorie, on devrait mieux s’en sortir, estime Julien Pané, qui préside également le syndicat départemental des éleveurs ovins. Nos syndiqués ont été plutôt surpris de la rapidité de réception des doses », poursuit-il lors d’une opération organisée pour la presse dans sa bergerie.
Dans d’autres départements, des éleveurs se plaignent de lenteurs concernant la livraison des vaccins. « La situation est grave, et pourtant on n’a pas de nouvelles concernant les vaccins », regrette Yohann Sommé, président de la Fédération des éleveurs de moutons ardennais (Fema). Lui aussi avait passé commande le 12, en vain jusqu’ici.
Inquiétudes pour les délais de livraison dans les Ardennes
« Mes premières bêtes sont mortes de faim après dix jours de souffrance. Aujourd’hui, 25 % de mes animaux sont malades », explique-t-il. Et d’ajouter, « j’ai l’impression de revivre la catastrophe de 2007 ». Cette année-là, « on avait perdu 20 % d’ovins et 15 % d’éleveurs », rappelle-t-il.
Dans les Hauts-de-France, « le délai est d’environ cinq, six jours », indique Simon Ammeux, le président de la FRSEA. Un retard qui « crée un peu d’impatience, mais c’est juste une question d’un jour ou deux », relativise-t-il. « Le caractère hétérogène [de la disponibilité des vaccins sur le terrain] peut venir des écarts de gestion des doses après livraisons », avance le ministère. Selon l’Administration, il y a « 24 à 72 heures » entre la commande et la livraison.
Un ministre à l’écoute
« J’ai lu que des éleveurs se plaignent de retards de livraison, a répondu Marc Fesneau au micro de France Info. Certains disent qu’ils ont eu le vaccin entre 24 et 72 heures, d’autres une semaine. […] Qu’il y ait des inquiétudes et des impatiences, c’est normal. Qu’on parle de retard, cela me paraît un peu excessif par rapport à la réalité des choses. »
« Je comprends l’impatience, complète le ministre. L’impatience est surtout la source de l’inquiétude parce que quand la maladie touche les élevages il y a beaucoup de pertes, et c’est dramatique pour les éleveurs. C’est normal qu’il y ait cette impatience. On continue à faire en sorte qu’il puisse bénéficier de vaccin pour […] protéger leurs ovins et leurs bovins. »