Miami s’est métamorphosée, poursuivant une revitalisation commencée dans les années quatre-vingt-dix, à l’arrivée de Madonna et après avoir frôlé la faillite. Les seniors sont partis, remplacés par des latinos dont la population a littéralement explosé en quelques années. La cité s’est affirmée comme une plaque tournante de l’Amérique latine.

Les investissements latinos ont provoqué un boom de l’immobilier propulsant la septième ville des USA au rang de nouveau centre de l’architecture. « Downtown », le quartier d’affaires de la ville, en est l’emblème. Autre réussite, celle du promoteur immobilier Craig Robins qui, après avoir relancé « South Beach » en rénovant les immeubles art déco situés près de la plage, a créé le « Design District » en relookant les entrepôts des années vingt. Ici la ville s’installe à l’horizontale, pas de building. Dans ce périmètre, les rues piétonnes ont vu fleurir des galeries et boutiques où la fine fleur du design international a installé ses showrooms. Alors exit le temps, où l’art contemporain n’avait pas droit de cité sous ces latitudes. L’effervescence culturelle est à l’image du bouillon de culture issu de l’émigration européenne et latino. Et puis Miami reste moins chère que New York. Les grands collectionneurs ont ouvert de vastes entrepôts dans le quartier de « Wynwood », dédié au street art.

Mais c’est encore et toujours « South Beach » qui vibre jour et nuit. Quittez les artères commerçantes et les boutiques hôtels du quartier historique, pour arpenter la partie résidentielle de ce centre art déco qui se retranche derrière une élégante discrétion, pleine de fantaisies chromatiques. By night, les néons de la célèbre avenue Ocean Drive illuminent les bâtiments aux couleurs pastel, comme tout droit sortis d’un tableau de Bruce Nauman, l’une des figures américaines de l’art contemporain. Filles et garçons s’habillent de rêve pour aller danser. On fait la queue devant les boîtes de nuit qui, sur plusieurs étages, déversent leurs flots de décibels et de sunlight. Miami reste aussi haletante que les films (Scarface, The Bodygard…) et séries culte (Les experts Miami, Miami Vice…) à qui elle a servi de toile de fond.