Tübingen, étudiante et créative

À quarante kilomètres au sud de Stuttgart, Tübingen est traversée d’est en ouest par le Neckar. Depuis le XVe siècle, c’est autour de l’enseignement que cette ville d’environ 93 000 habitants concentre son activité. Cinq siècles plus tard, les étudiants représentent un tiers de sa population donnant à la cité son caractère, tout en décontraction et vitalité.

Un quartier « français » sur la rive sud du Neckar

La belle saison venue, les rives du Neckar se transforment en espace de farniente. À l’ombre des platanes, assis sur de longues tablées ou à même l’herbe, on vient chercher la fraîcheur, discuter, boire une bière aussi ! Un peu plus loin (10 à 15 minutes à pied), la place du marché et ses robustes maisons à colombages constituent un autre point d’attraction du centre-ville. Sans conteste, le Rathaus, l’hôtel de ville, en est le joyau. Construit dans la première moitié du XVe siècle, il est agrémenté d’une horloge astronomique. Fidèle à sa vocation, la place accueille trois marchés de producteurs par semaine.

Ruelles pavées étroites, escaliers escarpés : il faut grimper pour atteindre le château de Tübingen. Édifié au XIe siècle, agrandi à la Renaissance, il abrite plusieurs collections du musée de l’université dont des pièces de monnaie, sculptures et peintures. On s’arrêtera tout spécialement sur les collections archéologiques : près de 4 000 objets fouillés au bout du monde, mais aussi dans le tout proche Jura souabe. À l’arrière du château, l’esplanade offre une vue d’ensemble sur la ville. L’occasion de repérer, sur la rive sud du Neckar, le quartier dit « français », rappelant l’histoire récente de la ville.

À partir de 1945, plusieurs centaines de militaires français et leurs familles ont en effet vécu ici.Leur départ, en 1991, a laissé autour de la caserne Loretto 60 hectares vacants. Sans détruire les infrastructures, la ville a réaménagé cet espace, créé des rues et réaffecté les bâtiments à d’autres usages. Le projet a été confié à des étudiants en architecture. Le résultat ? Un modèle d’urbanisme innovant, réfléchi de manière collaborative, où les espaces verts sont omniprésents et la voiture quasi bannie. À découvrir avant de quitter Tübingen.