« Entre Arles et Salon-de-Provence, la voie ferrée créée en 1875 a près de 150 ans. Elle a longtemps été utile pour transporter des voyageurs et des marchandises, dont l’huile d’olive des Baux-de-Provence. Les carrières de pierres de Fontvieille et la base militaire de Maussane-les-Alpilles étaient desservies, avant que ne circule à 20 km/h un petit train touristique. » Cette histoire est contée par Abel Fiacre, le créateur du vélorail des Alpilles en 2021. Ce passionné des chemins de fer français est issu d’une famille de cheminots. Il a obtenu de la régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône, une concession d’exploitation d’une portion de la voie ferrée inutilisée depuis 2013.

Sur 4,5 km entre Fontvieille et l’abbaye de Montmajour, les vélorails et leurs passagers quittent le village en passant tout d’abord sous les feuillages des arbres d’une forêt. Puis, l’horizon se dégage et ouvre sur des terres agricoles. Selon la saison et l’endroit du parcours, celles et ceux qui pédalent peuvent contempler des vignes à perte de vue, une rizière, un champ de colza, de tournesol ou encore de melons. Les visiteurs ne sont pas autorisés à sortir du tracé ferroviaire. Ils sont encadrés par un guide qui sécurise notamment le moment très attendu du passage à niveau.

Plus loin, le regard se porte sur la silhouette noire d’une immense statue d’un cavalier et sa monture, dressée sur la montagne des Cordes. La voie ferrée donne surtout un point de vue inégalé sur l’abbaye de Montmajour et ses ruines. Le site fondé en l’an 948 par des moines bénédictins, est devenu un monument national protégé. Au retour, au-dessus de la pinède de Fontvieille, on aperçoit le moulin Saint-Pierre qui a inspiré Alphonse Daudet, auteur du « Secret de maître Cornille » et autres nouvelles.

Un départ de vélorails existe désormais depuis Arles et rejoint l’abbaye. Abel Fiacre qui est membre de la fédération des vélorails de France, anime d’autres sections de lignes non exploitées en Haute-Garonne, le long du canal du Midi et dans le Lauragais, au pied de la montagne noire.

Alexie Valois