« Après une pause pour la période des fêtes, nous avons repris dans la matinée le blocage du poste de Medyka (sud-est) faute d’un accord par écrit avec le gouvernement », a déclaré à l’AFP, Roman Kondrow, un des organisateurs du mouvement de protestation, ajoutant que le blocage allait se poursuivre jusqu’au 3 février 2024.
« Si un accord avec le gouvernement est signé, nous suspendrons notre blocage en attendant que nos revendications soient réalisées », a-t-il ajouté.
Les agriculteurs polonais en souffrance
Les agriculteurs polonais affirment souffrir toujours de la chute, au début de l’année dernière, des prix résultant des importations de céréales ukrainiennes et réclament des subventions et des prêts à bon marché.
Les trois autres principaux passages restent bloqués depuis le début du mois de novembre par les routiers polonais qui protestent contre « une concurrence déloyale » des camionneurs ukrainiens et contre l’assouplissement des règles d’accès à l’Union européenne pour les entreprises de ce pays.
« Nous discutons avec le gouvernement mais pour l’instant sans résultat », a déclaré jeudi à l’AFP, Rafal Mekler, un des organisateurs des blocages. Aussi bien les agriculteurs que les routiers laissent passer sur chacun des postes trois camions par heure, ainsi que le trafic de passagers et les transports d’aide humanitaire et militaire à l’Ukraine.
Le temps d’attente pour les camions s’élevait jeudi de 48 heures au poste de Medyka à dix jours au point de passage de Dorohusk.
#Polish farmers resume blocking #Medyka-#Shehyni crossing.
— Aurora Borealis 🤫 (@aborealis940) January 4, 2024
They announce that the protest will last until February 3. They promise to let three trucks through per hour, with no delays, including trucks with humanitarian aid and perishable goods. pic.twitter.com/5ZxHtxcPjL
« La Pologne ne sera pas un pays qui bloque la frontière »
Le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré mercredi qu’il essaiera de convaincre les transporteurs « de ne pas utiliser le blocus comme une méthode pour défendre leurs intérêts », tout en soulignant que son gouvernement « fera tout » pour protéger leurs intérêts « dans cette concurrence inégale avec les transporteurs ukrainiens ».
Il a également souligné que le blocus, en particulier en pleine escalade des bombardements et des opérations militaires russes, « ne rendra pas cette tâche », ni les négociations avec Kiev, plus faciles.
« Je serai plus efficace dans la défense des transporteurs polonais lorsque le blocus cessera. […] Nos arguments seront mieux entendus lorsque la Pologne ne sera pas un pays qui bloque la frontière », a souligné le Premier ministre. Varsovie et Kiev ainsi que les représentants de l’Union européenne se sont entretenus à plusieurs reprises pour résoudre la crise à la frontière, mais aucun accord n’a été trouvé jusqu’à présent.