La cellule de crise du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) s’est de nouveau réunie le 14 juin. Elle le fait régulièrement depuis avril, au vu de la « situation exceptionnelle » concernant l’épizootie en cours d’herpèsviroses de types 1 (HVE1) et 4 (HVE4), explique Christel Marcillaud-Pitel, directrice du Respe. Depuis le début de l’épidémie, mi-mars, 87 foyers ont été recensés (1), dont 50 d’HVE1 et 37 d’HVE4. « Le nombre de foyers est deux à trois fois plus élevé qu’en année classique. Il y a eu un pic à partir de mi-mars, puis le nombre de cas est monté en flèche en avril. » Aujourd’hui, « la situation semble maîtrisée avec une absence de nouvelle extension de la maladie ». Pour autant, la vigilance reste de mise.

Nouveaux symptômes

La pathologie la plus fréquente est la rhinopneumonie, une forme respiratoire due au HVE4 (lire ci-dessous). « En général, cette maladie se rencontre toute l’année, précise Christel Marcillaud-Pitel. Mais cette année, il y a eu un nombre de cas très important, en forte hausse par rapport aux années précédentes. Nous avons également été confrontés à une augmentation du nombre de cas avec symptômes. En particulier, davantage d’avortements et de formes neurologiques, qui se rencontraient très peu jusque-là, et en foyers isolés. » Enfin, le réseau de surveillance a aussi constaté « des situations particulières », avec des symptômes chez des populations de chevaux correctement vaccinés.

Un typage des souches et des études épidémiologiques sont en cours, mais les résultats ne sont pas encore connus. Plusieurs hypothèses sont à l’étude. L’apparition de nouvelles souches est une éventualité. Plus probablement, l’année a été marquée par des conditions climatiques particulières, avec un début de printemps froid favorable à la circulation virale, et ce, dans des circonstances favorisantes que sont les tenues des concours équins à la même période. Or, la population des chevaux de course est mal vaccinée contre les herpèsvirus.

(1) La maladie n’étant pas à déclaration obligatoire,le nombre de foyers peut être sous-estimé.