François Cerbonney était assigné le 23 janvier 2024 au tribunal de Coutances. Depuis 2011, Manche Nature s’oppose à la régularisation de sa bergerie à Genêts (Manche) située dans le périmètre d’application de la loi littoral. Condamné en appel en septembre 2022 à détruire le bâtiment dans un délai d’un an, l’éleveur de 350 brebis de race roussin de La Hague s’est pourvu en cassation, mais sans effet suspensif de la décision. Constatant l’absence de démolition au-delà des délais prévus, l’avocat de l’association a plaidé en janvier pour le relèvement de l’astreinte de 50 € à 150 € par jour. Face à cet acharnement, l’éleveur souligne qu’il ne gagne que 1 000 euros par mois.

« La guerre des moutons » sur les écrans

Le troupeau de François Cerbonney valorise environ 450 hectares d’herbus, des prés-salés recouverts par la mer à marée haute. Labellisés bio, ses agneaux sont vendus sous l’AOP « Prés-salés du Mont-Saint-Michel ». Soutenu par des élus locaux, l’éleveur défend sa bergerie en bois et de faible hauteur de 980 m² : « La loi a été revue pour permettre les aménagements pour les ovins de prés-salés. »

Il affirme qu’il arrêtera son activité si la décision de démolition est appliquée, car sans alternative réaliste pour loger ses animaux à proximité de l’herbu de Genêts. Son avocat a demandé de surseoir à la liquidation de l’astreinte et d’attendre que la procédure en cassation aboutisse. La décision du juge de l’exécution du tribunal de Coutances est attendue le 19 mars 2024.

D’ici à cette date, un documentaire de 52 minutes « La guerre des moutons » relatant cette « saga judiciaire » dans la baie du Mont-Saint-Michel sera projeté à Jullouville (salle des Mielles, le 16 février à 18h30) et diffusé sur Public Sénat, le 24 février à 21 heures. « Mes collègues mobilisés sur les barrages ont eu raison de dire que rien n’est fait pour que nous exercions notre métier correctement », déplore François Cerbonney.