En France, « un peu plus d’un tiers des parcelles de tournesol sont concernées par des attaques significatives d'oiseaux », indique Christophe Sausse, en charge du sujet chez Terres Inovia. L'institut technique a estimé que les pertes économiques liées au phénomène étaient de l'ordre de 20 millions d'euros par an pour les agriculteurs.

Actuellement, aucun moyen de lutte à la parcelle ne donne satisfaction. Produits répulsifs, bandes attractives, couverts : plusieurs leviers agronomiques ont fait l'objet d'évaluation par Terres Inovia et ses partenaires ces dernières années. Mais leur mise en œuvre est trop complexe, ou ne donne pas les résultats attendus. Les produits à effets répulsifs montrent une efficacité limitée. Une étude de la balance coût /bénéfice des pratiques de régulation semble aussi nécessaire.

La recherche s'oriente désormais vers une autre approche, qui s'adosse sur des notions d'écologie scientifique et d'éthologique (de comportement) des oiseaux, à l'échelle du paysage. Les oiseaux voyagent beaucoup et ont des capacités importantes d'adaptation : « le sujet nécessite d'autres méthodes que celles qui sont appliquées à la lutte contre les bioagresseurs habituels », explique Christophe Sausse. Après une phase de diagnostic en 2022, les stratégies de gestion qui seront évaluées seront précisées au sein d'un projet en partenariat avec la recherche et des acteurs du développement.