Sept élus socialistes signent une tribune dans Libération le 8 avril 2020. En pleine crise sanitaire du coronavirus, ils estiment que « nous redécouvrons les enjeux stratégiques de l’agriculture et l’alimentation pour notre sécurité et notre souveraineté » et que « trois leçons peuvent d’ores et déjà être tirées ».

  1. Vers une agriculture plus territorialisée

    La première, selon les sept élus, est qu’il faut « organiser la transition vers des modèles de production et de consommation qui soient générateurs de santé ». Conscients que de nombreux agriculteurs sont d’ores et déjà dans cette démarche, les élus appellent à « accélérer ce mouvement en organisant la transition de nos modèles agricoles vers des systèmes agroécologiques plus diversifiés et une alimentation plus territorialisée ». Et d’ajouter qu’ils souhaitent que « les liens entre territoires urbains et ruraux » soient repensés pour permettre « une nouvelle alliance entre agriculture et société civile ».

  2. Le refus d’une agriculture soumise au libre-échange

    Autre leçon : l’agriculture est soumise aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Une erreur » selon les signataires de la tribune qui rappellent que « la nourriture n’est pas une marchandise comme les autres. Nous devons inventer une nouvelle génération de traités fondés sur des règles équitables et qui s’inscrivent dans un nouveau multilatéralisme. Ils souhaitent « une nouvelle régulation des marchés agricoles, basée sur le juste-échange et non plus sur le libre-échange. Notre pays doit défendre auprès des Nations unies la reconnaissance d’une exception agricole et alimentaire. »

  3. Bâtir une politique agricole et alimentaire commune

    La dernière leçon de la crise sanitaire actuelle, est, selon les sept élus que « la réponse aux enjeux sanitaires, sociaux et écologiques du XXIe siècle » doit être collective. « C’est notre Europe, aujourd’hui inachevée, qui, dans ce monde dangereux, peut faire de l’éthique de l’entreprise et de l’action publique une boussole dans la globalisation, insistent-ils. Le temps est venu de bâtir une politique agricole et alimentaire commune » qui devrait prendre en compte « la santé des sols, le refus de l’accaparement des terres, le partage de la valeur ajoutée, la fin du gaspillage alimentaire et le renouvellement des générations ».

Les sept élus signataires : Dominique Potier, secrétaire national du Parti socialiste et député de Meurthe-et-Moselle, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste et député de Seine-et-Marne, Valérie Rabault, présidente du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale et députée de Tarn-et-Garonne, Patrick Kanner, président du groupe socialiste et républicain au Sénat et sénateur du Nord, Éric Andrieu, vice-président du groupe S & D au Parlement européen, Stéphane Le Foll, maire du Mans (Sarthe) et ancien ministre de l’Agriculture, Guillaume Garot, député de la Mayenne et ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire.