« Il paraît que le choucas ne mange pas de graine », s’étonne Sylvain Piet, agriculteur et responsable du dossier sur les dégâts de gibier à la FDSEA du Maine-et-Loire. C’est, selon lui, un des arguments avancés par le juge du tribunal administratif de Nantes pour justifier la suspension d’un arrêté sur la régulation des choucas.

 

Un comité technique sous la responsabilité de la fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDon) avait réalisé des comptages de choucas et des dégâts afin de rendre compte de la situation au préfet. Ce dernier avait alors autorisé le tir de 500 choucas au début de l’année. Mais c’était sans compter sur le recours déposé par Crow Life, une association qui se présente comme un centre de recherche et de protection des corvidés et qui a réussi à convaincre le juge de suspendre cet arrêté.

 

Selon Damien Boussiron, directeur Adjoint de la FDSEA du Maine-et-Loire, l’association et le juge ont eu recours à des données théoriques sur le choucas en France, mais ne prennent pas en compte la réalité du Maine-et-Loire aujourd’hui.

 

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« Les agriculteurs sont à bout »

« Mais voilà nous sommes en 2020, et il faut faire avec une justice beaucoup plus complaisante avec certaines associations qu’avec le monde agricole », se désole la FDSEA et JA (Jeunes Agriculteurs). Pour Valentin Butet, agriculteur et responsable du dossier sur les dégâts de gibier chez JA, c’est un véritable fléau. Les agriculteurs sont à bout, « quand on ressème jusqu’a 4 fois les mêmes parcelles, il y a de quoi à être en colère ».

 

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Une rencontre avec le préfet est prévue lundi 29 juin 2020. Si aucune mesure n’est prise, il est possible que les agriculteurs tenteront de régler le problème par eux-mêmes.

 

L’arrêté dérogatoire devait se terminer le 30 juin 2020, donc l’impact sera faible pour 2020. Mais selon Damien Boussiron, cette décision aura de lourdes conséquences pour le printemps de 2021. « Si l’arrêté du préfet se fait attaquer dès sa parution, c’est possible qu’il ne prenne pas les mêmes risques l’année prochaine ».

 

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