Éleveurs laitiers et bénéficiaires du revenu de solidarité active, le RSA : C’est le contexte dans lequel se sont retrouvés Christèle et Jean-Michel Renard en 2015. Installé à Margut, dans les Ardennes, sur une exploitation de 230 hectares avec 85 vaches laitières, le couple a dû demander de l’aide.
Un plan d’actions
« À l’époque, nous avons convié sur notre ferme nos voisins, des élus et les OPA pour tirer la sonnette d’alarme », se remémore avec émotion Christèle. « Nous les avons accompagnés pour qu’ils s’en sortent », relate Pascal Turquier, conseiller à la chambre d’agriculture des Ardennes et responsable de la cellule Réagir. Ce dispositif reçoit, écoute et oriente les personnes fragilisées et les aide à redresser leur exploitation grâce à la mise en place d’un plan d’actions.
Pour les époux Renard, il a fallu une négociation avec leurs créanciers et leur banque. « Nous avons eu la chance d’être face à des personnes qui ont cru en nous », reconnaît l’exploitante.
D’un point de vue technique, le couple a suivi des formations et, après plusieurs mois de réflexion et un accompagnement de leur centre de gestion, il a opté pour une conversion au bio. 140 hectares de leur structure sont des prairies naturelles, 45 hectares sont en prairie temporaire et en luzerne. « Le reste nous sert à produire du méteil. Nous avons choisi d’avoir un système autonome. Nous ne subissons donc pas la hausse des aliments et des intrants », souligne Jean-Michel.
Le couple a pallié la baisse de la production de lait en augmentant légèrement le cheptel. Il a aussi travaillé sur le coût de la main-d’œuvre. « Pour baisser nos charges salariales, nous avons intégré un groupement d’employeurs et nous sommes passés d’un salarié à temps plein à un mi-temps », précise Christèle.
Ces différents leviers leur ont permis de sortir progressivement la tête de l’eau. « Nous n’avons plus de dettes auprès de nos fournisseurs et notre situation financière s’est améliorée. On le ressent chaque jour, même si on continue de tout compter. »