Lors du G7, le président de la République a annoncé le lancement de l’initiative Farm (Food and agriculture resilience mission). L’Élysée en a présenté les principaux objectifs, lors d’un point avec la presse le 31 mars 2022.
Prendre les devants
L’initiative Farm a pour objectif « de prendre les devants […] et construire une réponse pour éviter une crise alimentaire massive », indique l’Élysée. Elle s’inscrit dans un contexte de tensions sur les marchés alimentaires avec une demande alimentaire croissante et des mauvaises récoltes.
La guerre en Ukraine est un facteur de risque supplémentaire. Le pays est « systémique pour l’équilibre du marché mondial alimentaire », souligne l’Élysée, le pays étant le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs. D’un autre côté, la prudence est de rigueur quant à l’attitude de la Russie vis-à-vis de sa contribution future au marché mondial alimentaire.
Une réponse en trois axes est en cours de construction avec l’ensemble des pays partenaires du G7.
Un travail en plusieurs temps
À court terme, l’initiative Farm vise à ce que les pays s’engagent à ne pas surstocker au-delà de leurs besoins, que les frontières restent ouvertes et que les exportations puissent continuer.
Dans un deuxième temps, les pays préparent « un mécanisme » de réponse en cas de crise alimentaire éventuelle. Les pistes évoquées par l’Élysée sont notamment l’augmentation de la production ou la mobilisation des stocks. D’ailleurs, Farm portera, avec l’OCDE ; une réponse à l’Ukraine pour assurer autant que possible l’approvisionnement en intrants, semences, carburants, ou pièces détachées pour que la récolte et les semis puissent être réalisés.
Enfin, des investissements seront réalisés dans les régions vulnérables où « il y a de la marge pour augmenter la productivité de l’agriculture, dans le respect de l’agenda climatique et de biodiversité ». L’Élysée évoque notamment le projet de la grande muraille verte ou encore l’initiative en faveur des protéines végétales développée avec les pays africains.
D’autres pays devraient s’associer à l’initiative, celle-ci « n’atteindra ses effets pleins, que si on arrive à associer à l’initiative des pays clés du G20 notamment, comme l’Inde, comme la Chine », confie l’Élysée.