Quand Jean-François Faidit s’installe en 2012 à Saurier, dans le Puy-de-Dôme, sur l’exploitation familiale, il construit d’emblée une stabulation avec une aire paillée. L’étable entravée de ses parents était devenue trop petite pour faire face à l’augmentation du troupeau, qui compte désormais 75 salers. Le modèle qu’il choisit est moins exigeant en travail d’astreinte. Toutefois, pour limiter les besoins en paille, le jeune exploitant installe un couloir en béton de 3 mètres derrière la stalle de 1,8 m qui jouxte les cornadis.
Résultat, la consommation de paille est de 5 kg par vache et par jour, soit deux fois moins qu’un bâtiment avec une aire paillée simple à côté de la stalle. « Le couloir est pratique lors de la prophylaxie ou pour réaliser les inséminations artificielles, signale Jean-François. Le vétérinaire ou l’inséminateur prend place dans le godet du tracteur et intervient en toute sécurité derrière les animaux. »
Une fosse indispensable
Le couloir est raclé une fois par jour à l’aide d’un rabot attelé derrière le tracteur. La construction d’une fosse pour stocker le lisier s’est avérée nécessaire. L’effluent contient peu de paille car le « rechargement » de l’aire de couchage s’effectue chaque jour avec la pailleuse depuis le couloir raclé, et non depuis le couloir d’alimentation. Les quelques brins transportés par les vaches sont broyés avant l’épandage grâce à un équipement attelé derrière le tracteur. Le prix de la fosse est de 9 100 € avec le terrassement.
Pour limiter le salissement de la litière, Jean-François a disposé des barrières à la hauteur du muret de séparation entre l’aire de couchage et le couloir de raclage. Le piétinement est donc concentré sur une petite zone.
« Concernant la surface par animal, je suis à la limite basse, avec tout juste 10 m2 par couple mère/veau », indique Jean-François. Les densités les plus fortes nuisent au maintien de la propreté. « J’ai toutefois prévu de réaliser un appentis de 5 m de large et de déplacer le mur en bois et le bardage pour agrandir les cases », ajoute-t-il. L’absence de béton sur les longs pans facilitera l’opération. « Je ne regrette pas le choix de la charpente et du bardage en bois, indique-t-il. Les animaux occupent totalement la surface et n’hésitent pas à se coucher le long du mur, alors qu’ils seraient plus distants vis-à-vis d’une paroi en béton. »
En 2012, le prix était de 2 200 € par place, « soit un des plus faibles tous systèmes confondus pour loger des vaches allaitantes », souligne Stéphane Berthin, de l’EDE du Puy-de-Dôme. Jean-François a toutefois réalisé une grande partie des travaux. « Sans l’aide des membres de ma famille et de mes voisins, je n’aurais pas pu me lancer dans un tel chantier », insiste-t-il. Le jeune éleveur a prévu de la souplesse d’aménagement. « Pour chaque travée, j’ai placé des fourreaux dans le béton afin d’installer des barrières si je décide d’augmenter la taille des lots. Si besoin, je peux aménager une travée seule pour l’engraissement par exemple. »