À l’issue d’un point d’étape sur le plan de lutte contre les marées vertes, le 7 juillet 2020 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Michèle Kirry, la préfète de la région Bretagne, s’est déplacée sur une parcelle agricole, à Morieux, pour mettre en avant le travail réalisé par les agriculteurs. « C’est une affaire de longue haleine. Notre société de l’immédiateté ne peut pas exiger du monde agricole que les efforts soient payants tout de suite », a-t-elle reconnu.
La baie de Saint-Brieuc fait partie des huit baies engagées dans un plan de lutte contre les marées vertes lancé en 2010. « Le deuxième plan (2017-2021) devrait être allongé de deux ou trois ans », a annoncé Michèle Kirry à cette occasion.
Ce plan repose sur trois volets :
- la recherche, pour une meilleure connaissance du phénomène,
- un aspect curatif, avec le ramassage des algues,
- et un volet préventif.
« C’est ce dernier qui est le plus intéressant, a estimé la représentante de l’État. L’objectif est d’accompagner les agriculteurs vers des pratiques et des systèmes agricoles limitant les fuites d’azote dans les cours d’eau, puis la mer. »
Des chantiers collectifs pour les semis
L’une des techniques consiste à optimiser la couverture des sols après la récolte des céréales par des semis précoces, avant la date réglementaire. Les agriculteurs y sont incités grâce à l’organisation de chantiers collectifs via les Cuma ou les ETA, à l’exemple de la Cuma de la Baie, à Morieux.
« Depuis 2017, des prestations de semis sont réalisées par les chauffeurs de la Cuma, a expliqué Sébastien Botrel, son président. C’est intéressant financièrement, car le coût est pris en charge par le plan de lutte à raison de 45 €/ha, et surtout en termes d’organisation des chantiers. Moisson, pressage de la paille…, la prestation permet d’alléger notre charge de travail à une période où nous sommes très occupés. »
L’an passé, la Cuma a réalisé 300 ha. À l’échelle des bassins-versants algues vertes, les semis précoces ont représenté 12 000 ha en 2019, un succès grandissant depuis le démarrage il y a quatre ans, avec 4 000 ha. « Nous sommes conscients du problème des algues vertes et nous essayons d’améliorer nos pratiques », a conclu l’agriculteur devant la préfète et de nombreux élus.