« Il est important que les gouvernements et le secteur privé coopèrent pour les faire parvenir sur le marché », a déclaré Antonio Guterres depuis le Centre de coordination conjointe (CCC), qui supervise l’application de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes signé en juillet par Kiev et Moscou sous l’égide de l’ONU et de la Turquie.
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« L’accès sans entrave aux marchés mondiaux »
Cet accord garantit également à la Russie de pouvoir exporter ses produits agricoles et ses engrais malgré les sanctions occidentales. « Ce que nous voyons ici à Istanbul et à Odessa (le transport des céréales ukrainiennes, NDLR) n’est que la partie la plus visible de la solution », a insisté le secrétaire général de l’ONU.
Speaking in Istanbul, @antonioguterres says that the work of the Joint Coordination Center for the #BlackSeaGrainInitiative embodies what we can achieve with political will, top operational expertise and collective effort: https://t.co/hWAdX1ZXdo pic.twitter.com/ItgpbTaExB
— UN Spokesperson (@UN_Spokesperson) August 20, 2022
« L’autre partie de cet accord global est l’accès sans entrave aux marchés mondiaux des produits alimentaires et des engrais russes, qui ne sont pas soumis aux sanctions », a affirmé Antonio Guterres. Et de souligner qu’en dépit de cela les exportations d’engrais et de produits agricoles russes se heurtaient encore à des « obstacles ».
« Sans engrais en 2022, il n’y aura peut-être pas assez de nourriture en 2023, a-t-il ajouté. Faire sortir plus de nourriture et d’engrais d’Ukraine et de Russie est essentiel pour apaiser les marchés […] et faire baisser les prix pour les consommateurs. »
Rencontre au sommet
Le secrétaire général de l’ONU s’est rendu cette semaine en Ukraine, où il a rencontré jeudi à Lviv (ouest) les présidents ukrainien et turc Volodymyr Zelensky et Recep Tayyip Erdogan, avant de se rendre à Odessa (sud) vendredi.
Antonio Guterres s’est rendu plus tôt samedi aux abords du premier navire humanitaire affrété par l’ONU pour transporter des céréales ukrainiennes, sur les rives sud d’Istanbul en mer de Marmara. Le Brave Commander, qui a pour destination finale Djibouti, a quitté mardi le port ukrainien de Pivdenny avec 23000 tonnes de blé, avant de franchir le Bosphore mercredi.
After having seen a ship loading in Odesa on Friday, @antonioguterres saw today in Istanbul the @WFP ship Brave Commander and the SSI Invincible 2 which is heading to Ukraine to pick-up the largest cargo of grain yet exported under the #BlackSeaGrainInitiative. https://t.co/kooLBxvsXb pic.twitter.com/aKRdKFbdMG
— UN Spokesperson (@UN_Spokesperson) August 20, 2022
Course contre la montre
Le secrétaire général de l’ONU a promis jeudi que son organisation allait s’efforcer « d’intensifier » les exportations de céréales ukrainiennes avant l’arrivée de l’hiver, celles-ci étant cruciales pour l’approvisionnement alimentaire de nombreux pays d’Afrique.
En vertu de l’accord signé en juillet, 650000 tonnes de céréales et de produits agricoles ukrainiens ont quitté les ports ukrainiens d’Odessa, Tchornomorsk et Pivdenny depuis le 1er août.
Les navires doivent emprunter un couloir sécurisé pour circuler en mer Noire puis être inspectés par le Centre de coordination conjointe (CCC) avant d’être autorisés à franchir le détroit du Bosphore.
Les exportations de céréales d’Ukraine, un des principaux producteurs et exportateurs au monde, ont été bloquées pendant plusieurs mois en raison de l’invasion russe, faisant craindre une crise alimentaire mondiale.