La propagation de la peste porcine africaine (PPA) se poursuit outre-Rhin. Après la première détection du virus sur une laie le 10 septembre 2020, 34 nouveaux cas ont été confirmés dans la faune sauvage. Il s’agit de sangliers trouvés morts « sauf un cas qui concernait un sanglier tiré qui présentait une détérioration de son état général », précise la plateforme épidémiosurveillance en santé animale (ESA), dans son bulletin de veille sanitaire internationale publié le 29 septembre 2020.

 

Pour l’organisme, « ces nouveaux cas montrent que la maladie a déjà diffusé chez les sangliers, la zone de découverte des cas restant toutefois encore restreinte. » Afin de limiter la diffusion du virus, les autorités allemandes ont décidé « l’interdiction de la chasse et des activités agricoles et forestières dans un rayon de 3 km autour des cas ».

 

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Détecter les carcasses de sangliers

Pour identifier le plus rapidement possible l’étendue de la zone infectée, l’Allemagne emploie les grands moyens. « Les autorités du Brandebourg ont annoncé la mise en place d’une prime de 100 à 150 € par carcasse de sanglier trouvée, rapporte la plateforme ESA. Une quarantaine de personnes serait mobilisée pour la recherche des cadavres qui se fait également à l’aide de drones, d’hélicoptères, de chiens pisteurs. »

 

La construction d’une clôture électrique dans un rayon de 3 km autour du premier cas de sanglier infecté par la PPA avait été initiée le 12 septembre 2020. Elle se poursuit désormais autour des nouveaux cas retrouvés depuis. En parallèle, une clôture grillagée enterrée sur 20 cm est en cours de construction sur la frontière avec la Pologne. .

 

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Probable introduction du virus par « migration »

Pour expliquer l’arrivée de la PPA en Allemagne, l’hypothèse de l’entrée d’un sanglier infecté en provenance de la Pologne est avancée. « La distance géographique jusqu’au cas polonais confirmé de PPA le plus proche (détecté le 22 février 2020) n’est que de 30 km, analyse la plateforme ESA. La proximité de la frontière germano-polonaise d’environ 6 km rend probable l’entrée d’un sanglier en migration. Cette hypothèse est compatible avec une vitesse de diffusion de la PPA dans la population des sangliers de 3 à 4 km par mois. »

 

Selon le laboratoire de référence allemand, l’entrée du virus dans le pays aurait eu lieu « deux à quatre semaines » avant la découverte du premier cas découvert le 10 septembre. Pour autant, « une introduction par l’Homme par des aliments contaminés ou une autre source ne peut pas être exclue », souligne la plateforme ESA.

 

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