définit une valeur monétaire du service de pollinisation et un indice de vulnérabilité des cultures à la perte des pollinisateurs (2).

 

Le service de pollinisation, chiffré à 2,3 à 5,3 milliards d’euros en France, soit 5,2 à 12 % de la valeur totale des productions végétales du pays destinées à l’alimentation humaine (3). « Ces valeurs montrent la nécessité de l’action politique en faveur de la protection des insectes pollinisateurs » souligne Laurence Monnoyer-Smith, Commissaire générale au développement durable, en avant-propos du rapport.

 

Un outil pour le plan « France terre de pollinisateurs »

Et c’est bien à cela qu’attribuer une valeur au service de pollinisation sert, puisque l’évaluation présentée dans le rapport du CGDD appuie notamment le plan national d’action « France terre de pollinisateurs », lancé en mai 2015 par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie. Ce plan vise l’objectif « Zéro perte d’espèces de pollinisateurs » rappellent la ministre et Barbara Pompili, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, dans un communiqué paru le 22 novembre.

Davantage de vulnérabilité dans la moitié sud

Les résultats à l’échelle du département donnent un ordre des priorités pour le plan « France terre de pollinisateurs ». Selon les départements, l’indice de vulnérabilité de la production varie entre 1,2 % (Pas-de-Calais) et 54,4 % (Hautes-Alpes). Il dépasse 20 % dans dix départements de la moitié sud de la France (4). « Cela démontre une forte concentration des enjeux de la préservation des pollinisateurs dans cette partie du territoire, d’autant que l’activité apicole y est très importante », note le rapport.

Les valeurs basses de vulnérabilité sont, elles, trouvées dans les bassins viticoles et céréaliers, comme le Pas-de-Calais et la Gironde.

La pollinisation : de 235 à 577 milliards de dollars dans le monde

À l’échelle mondiale, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (IPBES) estime que 5 à 8 % de la production agricole actuelle sont attribuables aux pollinisateurs, « représentant une valeur marchande annuelle de 235 à 577 milliards de dollars ». La Fondation précise aussi que « les aliments dont la production est directement dépendante de l’action des pollinisateurs apportent des proportions importantes de micronutriments ». Cet aspect sanitaire n’est, lui, pas chiffré.

(1) Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

(2) L’indice de vulnérabilité d’une zone donnée se calcule en faisant le ratio de la valeur économique du service de pollinisation sur la valeur totale de la production des cultures de la zone.

(3) Ces dernières excluent les fourrages, les cultures industrielles, la production de semences et la production de plantes ornementales.

(4) Les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, l’Ardèche, les Bouches-du-Rhône, la Corrèze, la Drôme, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Vienne.