Il y a 20 ans, l’entreprise canadienne Live Water Recycling a lancé le concept de recyclage du lisier produit par une exploitation de vaches laitières. Aujourd’hui ce sont plusieurs dispositifs qui sont dispersés en Amérique du Nord. Ce processus fonctionne aussi bien dans une stabulation que sur un digesteur d’unité de méthanisation.

 

75 % du lisier à la fin du processus correspond à de l’eau réutilisable. © L. Coassin
75 % du lisier à la fin du processus correspond à de l’eau réutilisable. © L. Coassin

Tout le potentiel du lisier est exploité

À la sortie du dispositif, 8 % du lisier est sous forme solide. Ce matériau peut être transformé en compost pour les parcs et jardins ou les prairies. Environ 17 % de la matière à la sortie est un concentré très riche en nitrates, phosphore et potassium qui peut directement servir à la fertilisation des cultures.

 

Ce composé permet une utilisation optimale des valeurs nutritives de l’effluent. Pour le reste, il s’agit d’eau filtrée classique. Cette dernière est réutilisée sur la ferme pour le nettoyage des bâtiments ou des équipements et l’abreuvement des animaux, sans risque de contamination.

Des économies pour les grosses structures.

Le lisier étant traité directement et en continu, l’agriculteur n’a plus besoin de fosse ou de lagune de stockage souvent onéreuse. Il évite aussi les odeurs et les conflits avec le voisinage.

 

 

Il fait des économies sur le poste transport et épandage du lisier : plus besoin pour les grandes structures de tracteur et tonnes dédiées à l’épandage, avec à la clé des économies de carburant. C’est une économie de main-d’œuvre.

 

Du côté des unités de méthanisation, cette solution résout le problème du manque de terres pour épandre les effluents. Le coût d’un tel dispositif de traitement du lisier varie en fonction de la quantité d’effluent à traiter chaque jour, mais la fourchette oscille entre 150 000 € et 350 000 €.

Un processus rapide

Les principales étapes de la séparation des composants de l’effluent. © L. Coassin/GFA
Les principales étapes de la séparation des composants de l’effluent. © L. Coassin/GFA

L’effluent est pompé et entre dans des colonnes abritant des hélices.

L’unité comprend deux colonnes qui séparent la matière solide et celle liquide. © L. Coassin/GFA
L’unité comprend deux colonnes qui séparent la matière solide et celle liquide. © L. Coassin/GFA
Les hélices font remonter la matière solide vers le haut des colonnes. © L. Coassin/GFA
Les hélices font remonter la matière solide vers le haut des colonnes. © L. Coassin/GFA

La rotation de ces hélices et l’afflux continu de lisier font remonter la matière vers un tapis. Alors que les liquides tombent à travers un filtre dans une bassine, les déchets solides sont envoyés hors du système.

 

Le liquide récupéré est récolté dans une cuve pour le traitement et la séparation des composants restants. Cette étape est similaire à la dessalinisation de l’eau. Une heure sépare l’entrée de l’effluent dans la machine de sa séparation totale.

Le contenu des bocaux correspond à l’état de l’effluent aux différentes étapes du traitement avec, au centre, l’eau potable. © L. Coassin/GFA
Le contenu des bocaux correspond à l’état de l’effluent aux différentes étapes du traitement avec, au centre, l’eau potable. © L. Coassin/GFA