Nul visiteur en baie de Naples ne peut échapper à sa présence. Cône sombre, vaste et majestueux, le mont Vésuve s’impose aux regards où que l’on se trouve. Dix kilomètres à l’est de la ville, ses 1 280 mètres dominent un bassin ultrafertile. Sur les pentes de ce volcan monumental, pendant des millénaires, les coulées de lave, en se décomposant, ont enrichi les sols de nombreux minéraux. Des terres exceptionnelles, où certains cultivent traditionnellement des variétés de tomates peu juteuses, que l’on suspend en grappes au plafond, pour les manger tout l’hiver.
Une activité souterraine intense
Les Grecs ne se sont pas trompés lorsqu’il y a presque trois mille ans, ils se sont posés sur l’île volcanique d’Ischia. Ils savaient que la terre y était prodigieuse et qu’elle donnerait des récoltes abondantes. Ils ont ensuite créé une plus vaste colonie au pied du volcan, qu’ils ont appelée Cumes, puis Neápolis, qui signifie nouvelle ville. Naples, pour ainsi dire, s’est développée grâce aux cultures abondantes liées à un volcanisme très actif. Car outre le Vésuve, d’autres plus petits volcans, dont le Solfatare – près de Pouzzoles –, ont apporté leurs richesses à la terre. Et juste à côté, les champs brûlants – dits phlégréens – sont, eux, à l’origine des sources d’eau chaude naturelle, très appréciées dans l’Antiquité.
Cette activité souterraine, intense et explosive, est de nos jours surveillée de près par des équipes scientifiques qui alertent la population des risques sismiques. Toujours considéré comme l’un des volcans les plus dangereux au monde, le Vésuve menace des millions d’habitants. La dernière éruption date de 1944, et la plus mémorable de l’an 79. Des pluies de cendres brûlantes ont alors tué et enseveli ceux qui vivaient à Pompéi et en bord de mer, à Herculanum.
Plus loin sur la côte, une péninsule montagneuse s’étire vers le large. On y cultive un agrume spécifique, le citron sorrentin, qui est la base d’un limoncello divin. Tournée vers la Méditerranée, la petite ville de Sorrente est un joyau à parcourir à pied. Des hydroglisseurs quittent ses quais et mènent en vingt minutes à l’île de Capri, aux eaux turquoises bordant des falaises vertigineuses.
Alexie Valois