« Grâce au filtre à paille, nous ne géro : « Grâce au filtre à paille, nous ne gérons que du fumier »

La ferme de Tontenant, à Pagny-le-Château, en Côte-d’Or, ne manipule pas la moindre « goutte » de lisier. Nicolas Michaud et ses parents, Dominique et Viviane, à la tête de 80 prim’holsteins, ne produisent que du fumier. Le filtre à paille, suivi de trois lagunes, traite toutes les eaux blanches, brunes ou vertes générées par l’élevage. « Pour la mise aux normes au début des années 2000, mon grand-père, alors en fin de carrière, était réticent à la construction d’une fosse pour recueillir les effluents liquides de l’exploitation, se souvient Nicolas. Cette solution était coûteuse et l’épandage était compliqué, car nos prairies sont inaccessibles (1) une bonne partie de l’année. » C’est pourquoi, lors de l’installation de Nicolas en 2004, les éleveurs optent pour un filtre à paille qui retient les particules grossières des effluents, suivi d’un lagunage pour affiner l’épuration. Ils évitent ainsi l’épandage.

Confort des animaux

« Le filtre à paille peut traiter toutes les eaux de l’élevage, rappelle Jean-François Dessolin, de Conseil élevage de Côte-d’Or. Il est moins coûteux que le bassin tampon de sédimentation. » Les trois lagunes sont toutefois indispensables avant rejet dans la prairie. « Comme le sol est argileux, il n’a pas été nécessaire d’installer de bâches au fond de trois lagunes, ce qui a limité le coût », ajoute-t-il. Un système de canalisations recueille les eaux blanches, brunes et vertes de la salle traite, mais aussi les jus des deux fumières et, surtout, tous les écoulements de l’aire d’exercice des vaches laitières. « Grâce à ces équipements, nous avons pu conserver cette aire non couverte, à côté de l’aire paillée des animaux ajoute Nicolas. C’est une formule qui offre un bon confort de logement. Les vaches ne souffrent pas de problèmes de pattes et nous n’avons pas besoin de réaliser de parage. Ce système a un grand atout : il fonctionne seul grâce à des pompes et nous ne perdons pas de temps à épandre des tonnes et des tonnes de lisier dilué. »

(1) En 2016, les parcelles de l’exploitation ont connu treize crues du 1^er janvier au 1^er juillet.