Repérer les galeries de taupes et de campagnols avant que la population de petits mammifères ne devienne incontrôlable, c’est l’objectif des Fredon (1).

Particulièrement concernée par les campagnols, la Fredon de Franche-Comté travaille depuis plusieurs années à la mise en place d’un outil de détection aérien. Son objectif est double : identifier les galeries de taupes, précurseurs des campagnols, et quantifier les invasions de petits rongeurs, afin de déterminer si l’utilisation de la bromadiolone est justifiée.

Après des essais compliqués avec un petit avion, la Fredon s’est tournée vers AirInnov et ses drones. Pour chaque parcelle, le drone fournit des images multispectrales, c’est-à-dire non analysables à l’œil nu. La chaire agroéquipements d’AgroSup Dijon a donc développé un logiciel qui interprète ces images et permet de quantifier l’invasion. L’agriculteur obtient aussi les coordonnées GPS précises de chaque foyer d’infestation. À partir de ces données, la Fredon détermine une diagonale d’infestation, qui conditionne l’autorisation de traitement chimique dans chaque parcelle.

Après trois campagnes de détection, la Fredon doit encore affiner le logiciel et l’interprétation des images fournies par le drone. En effet, l’herbe jaunie est parfois confondue avec un tumulus d’entrée de terrier.

Nouvelle utilisation du pénétromètre

De son côté, l’établissement de recherche Irstea se penche sur la détection au sol. Les chercheurs utilisent leur pénétromètre, développé à l’origine pour étudier le tassement des sols. L’idée est d’utiliser un pénétromètre automatique pour détecter les galeries. Ce dernier pourra être combiné avec un système de dépose d’appâts piégés ou de granulés de gazage. Le GPR (radar à détection de sol) devra être capable de caractériser l’ensemble du réseau de galeries débouchant sur les tumuli. Ce projet est encore au stade expérimental.

(1) Fredon : Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.