Des équipes du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) se sont intéressées à l’effet de la taille des parcelles et de la diversité des cultures sur les pollinisateurs et sur « le succès reproducteur des plantes » (nombre de graines produites). Après avoir recueilli et analysé les données de 229 parcelles dans quatre pays (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni), les chercheurs ont mis en évidence qu’un paysage agricole composé de petites parcelles favorisait l’abondance des pollinisateurs et, par conséquent, le transport de pollen et le succès reproducteur des plantes.
Corridors à flore sauvage
« L’explication est simple : lorsque la taille des parcelles diminue, la densité de bordures de champs augmente mécaniquement, ce qui crée des sortes de corridors à la végétation sauvage, favorables au déplacement des insectes pollinisateurs », explique le CNRS. L’augmentation des pollinisateurs, en particulier des abeilles sauvages, s’accompagne d’effets positifs sur le transfert du pollen et la production de graines. Plus de 20 000 pollinisateurs (abeilles sauvages et domestiques, syrphes) ont été identifiés lors de cette étude. C’est d’autre part la première fois, à une telle échelle géographique, qu’une étude montre que la taille des parcelles et la diversité des cultures ont des effets distincts sur les pollinisateurs (lire encadré).
À la lumière de ces résultats, les chercheurs appellent à des « politiques agri-environnementales favorisant une réduction de la taille moyenne des parcelles cultivées », afin de favoriser la biodiversité tout en maintenant la production agricole.