Malgré la mise en place d’effaroucheurs, les oiseaux parviennent à faire des dégâts sur les plantules de tournesol. L’enquête menée par Terres Inovia en 2016 couvre les principaux bassins de production du tournesol et repose sur les déclarations de 934 agriculteurs. D’après leurs déclarations, la déprédation serait majoritairement le fait du pigeon ramier, mais aussi du corbeau freux ou du lièvre.
130 à 230 € perdus par hectare
Selon ces déclarations, les attaques couvrent régulièrement 80 % de la surface des parcelles. En réaction, en 2016, le choix de ressemer les parcelles a été fait pour 54 % de celles déclarées. Le ressemis a alors été réalisé soit sur toute la surface de la parcelle (40 % des cas), soit sur les seules zones attaquées.
Au niveau national, et en considérant ce qui a été déclaré dans l’enquête, Terres Inovia a chiffré à un million d’euros les pertes liées aux attaques de pigeon ramier sur tournesol. Et, avec 740 000 euros de pertes, le Sud est le territoire le plus touché.
À la parcelle, deux cas sont détaillés. En cas de ressemis, les pertes atteignent 228 €/ha, contre 129 €/ha sans ressemis (1). Dans le premier cas, les charges additionnelles (ressemis, mécanisation, carburant, main-d’œuvre) s’élèvent à 118 €/ha, et le rendement est amputé de 12 % (du fait de la date tardive du ressemis). Dans le second cas, à la perte de rendement (12 % aussi), s’ajoute une perte d’un point et demi de teneur en huile. La réfaction qui découle de cette perte de qualité est estimée à 1,5 % du prix par point d’huile.
Les risques d’attaques sont mal connus, si ce n’est qu’ils augmentent à l’approche des villes, et pour des parcelles de tournesols isolées. Les enquêtes se poursuivent en 2017, de même que la recherche de méthodes de protection innovantes. Terres Inovia prévient cependant qu’elles « ne pourront pas porter leurs fruits à court terme ».
(1) Dans ces scénarios, le rendement de référence est fixé à 23 q/ha, la rémunération est intermédiaire, à 400 €/t, et la marge brute s’élève à 650 €/ha.