« La nourriture n’arrive pas par magie » : le prince Charles a lancé, le 19 mai 2020 par le réseau Twitter, un appel aux sujets britanniques à venir aider les agriculteurs. Cette parole officielle du prince de Galles est suffisamment importante pour en faire un sujet d’actualité en Angleterre. Elle vient en soutien de la campagne Pick for Britain, lancée par des organisations syndicales agricoles et le ministère des affaires rurales, en faveur du travail des Britanniques dans les champs afin de compenser l’absence des saisonniers habituels restés dans leurs pays de l’est de l’Europe.

Appel à une « armée de la terre »

 

Filmé devant le potager de sa maison écossaise de Brikhall, le prince Charles explique que « l’Angleterre a besoin d’une armée de gens pour aider les agriculteurs remarquables par qui notre alimentation commence », bien qu’il reconnaisse que ce métier est difficile et pas très sexy (« unglamourous and challenging »).

 

Il assimile ce mouvement à l’armée de la terre (plus justement, l’armée des femmes pour la terre, NDLR) qui s’était mobilisée dans le pays durant la seconde guerre mondiale.

 

Le prince Charles se revendique lui-même paysan : « Agriculteur lui-même, le prince dirige ou préside beaucoup d’organisations qui aident à préserver la vie rurale ou protéger l’agriculture britannique », écrivent ses services à la suite de son message vidéo. Il y a une dizaine d’années, le prince de Galles avait fait la promotion de l’agriculture biologique.

 

 

Les agriculteurs britanniques sont confrontés à l’absence des travailleurs saisonniers habituels qui se retrouvent bloqués dans leurs pays par la fermeture des frontières. Une plateforme de recrutement a été lancée par nos confrères de Farmers weekly afin de recruter 80 000 personnes prêtes à travailler chez les agriculteurs. Dès le début de l’épidémie, des exploitants avaient affrété des charters pour faire venir des saisonniers roumains. Ces initiatives privées étaient restées des exceptions.

 

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Mais, au Royaume-Uni, le débat prend une tournure plus politique du fait d’une caractéristique de leur débat politique : le Brexit. Sur Twitter et dans les médias, l’intervention du prince Charles a ravivé les altercations réciproques entre les partisans d’un départ de l’Union européenne et ceux qui estiment qu’il n’est pas trop tard pour reconnaître qu’il était erroné de se séparer du marché commun et de sa libre circulation des travailleurs.

 

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