Les salariés agricoles, grands oubliés de la crise agricole ? C’était le constat qu’avaient formulé les syndicats de salariés au Salon de l’agriculture, en février 2024.
Six mois et un gouvernement plus tard, le bilan semble toujours le même pour la CFDT Agri-Agro, qui regroupe la défense de salariés agricoles et salariés dans les ministères, d’après un communiqué du 3 octobre 2024.
[Vidéo] Forte hausse du nombre de salariés agricoles (24/07/2024)
À l’occasion de la venue de la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, au Sommet de l’élevage dans le Puy-de-Dôme, la CFDT « se tient prête à rencontrer la ministre de l’Agriculture » évoquant ses « propositions ». La ministre ayant évoqué son souhait de poursuivre le projet de loi d’orientation agricole (actuellement bloqué au Sénat depuis la dissolution), le syndicat espère pouvoir y glisser la prise en compte des salariés et se « félicite » de sa reprise.
« Ce projet de loi faisait l’impasse sur la moitié des travailleurs de l’agriculture, c’est-à-dire les salariés agricoles. […] Le défi du renouvellement des actifs agricoles ne peut occulter la question du salariat et des conditions d’emploi, de travail et de la formation des salariés », assure la CFDT.
Évaluer les politiques publiques
En réponse au discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, le syndicat salue la « nécessité de l’efficacité des dépenses publiques » qui « rejoint une des préoccupations de la CFDT Agri-Agro » sur l’évaluation de ces politiques publiques.
« La cohérence et la conditionnalité des dispositifs d’aides aux entreprises doivent être envisagées pour accompagner les transitions nécessaires du modèle alimentaire afin de construire sa durabilité », précise le syndicat.
Dans cette recherche gouvernementale de redressement du budget, le Premier ministre aurait assuré à la FNSEA que « la situation budgétaire étant extrêmement compliquée » et qu’il aurait probablement besoin de « quelques semaines supplémentaires », rapporte le président du syndicat patronal Arnaud Rousseau. Cette vision pourrait remettre en cause le prolongement du TO-DE, un dispositif d’exonération patronale pour l’emploi de travailleurs occasionnels.