Régis Richard produit du lait (350 000 litres, 40 vaches laitières) et de la viande (10 vaches de race charolaise) sur 60 hectares à Noëllet, dans le nord-ouest du Maine-et-Loire. Globalement, « un système comme celui-ci peut tourner avec une UTH mais j’ai toujours eu des engagements extérieurs et donc besoin d’un complément de main-d’œuvre ». Conseiller municipal, adjoint, Régis Richard a été élu maire de Noëllet en 2014 (450 habitants). Il est aujourd’hui maire délégué de la commune nouvelle (8 850 habitants), à la suite de la fusion avec plusieurs communes voisines.
Pour pallier ses absences, l’éleveur a recruté en 2009 un salarié en CDI intermittent, à raison de 400 heures par an, avec la possibilité de 200 heures supplémentaires. « Olivier entretient les matériels et les bâtiments, décrit Régis Richard. On peut dire qu’il gère tout ce qui n’est pas urgent mais doit être fait. » Pour les travaux d’astreinte, Régis a longtemps pris appui sur le service de remplacement. « En 2019, j’ai opté pour le groupement d’employeurs départemental (GED). »
Définir un volume d’heures annuel
Depuis, un salarié travaille deux jours par semaine sur l’exploitation, les jeudis et vendredis. « Il prend en charge la traite, l’alimentation et de manière générale, les soins aux animaux. » En cinq ans, trois personnes se sont succédé : Martin « qui est resté quatre ans », Nicolas, et depuis juillet 2023, Alexis. Dans un groupement d’employeurs, l’emploi est par définition partagé. Dans le cas de Régis, le maillage s’est fait, selon les années et les salariés, avec deux ou trois fermes.
« Les jours de présence du salarié, et donc mon organisation, n’ont jamais bougé. » Régis n’a connu que deux référents au GED. Ensemble, ils font au minimum deux points par an, et en particulier à la fin de l’été, pour définir le volume annuel d’heures qui est calé du 1er novembre au 31 octobre. Entre deux, Emilie Vaillant, conseillère à Elioreso (lire l’encadré), surveille sa « consommation » et gère la relation entre l’agriculteur, le salarié et le groupement.
Déléguer l’administratif
Déléguer ? « C’est le premier avantage que je trouve au GED », confirme Régis Richard. Il y a quelques années, l’éleveur a essayé de recruter un salarié en commun avec un autre agriculteur. « J’ai trouvé ça compliqué. Cela demande du temps et de l’énergie. Il faut préparer les entretiens, les faire passer, se concerter, etc. » En recourant au GED, Régis s’affranchit du processus de recrutement, des démarches administratives et de toutes celles relevant de la fonction d’employeur, y compris la veille réglementaire.
« Au début de l’année, Alexis s’est blessé en salle de traite. Il a été arrêté deux semaines. Je ne me suis occupé de rien. » En pratique, chaque mois, Régis Richard reçoit une facture correspondant aux heures travaillées, sur la base de 20,21 € de l’heure. « À peu de chose près, c’est le coût du salarié en CDI intermittent dont le bulletin de salaire est établi par le centre de gestion. »
(1) Plateforme regroupant le GED, le GEIQ Agriqualif (groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) et l’Anefa 49.