Quelle est la part d’agriculteurs chez les propriétaires adhérents à Gîtes de France ?

Notre label a été créé en 1951 par Emile Aubert, sénateur des Basses-Alpes. Son objectif était triple : participer à la rénovation et à la conservation du patrimoine immobilier rural, éviter la désertification des campagnes en créant des revenus complémentaires pour les populations rurales et favoriser les séjours touristiques des citadins à la campagne. Initialement, 100 % des gîtes appartenaient à des agriculteurs. Aujourd’hui, leur part dans le réseau national est d’environ 10 %. Dans les Bouches-du-Rhône, nous représentons 20 % des propriétaires.

De votre côté, quand avez-vous commencé à accueillir des vacanciers ?

Mon mari et moi avons rénové des bâtiments du domaine familial pour créer trois gîtes de 100 m² en 1996. Puis, nous en avons construit trois autres en 2012. Nous accueillons toute l’année. Et même avec un taux de remplissage d’un tiers, cela implique une grande disponibilité et une réelle organisation.

Qui s’occupe de la propreté des gîtes ?

Je me suis longtemps chargée du ménage pour que tout soit en ordre comme je l’entendais. Mais depuis trois ans, je fais appel aux employées d’un prestataire, une entreprise de conciergerie privée. Cela a un coût, certes, mais j’estime que dégager du temps pour autre chose et préserver ma qualité de vie n’a pas de prix. Le forfait ménage d’un montant de 40 euros couvre 60 % de ce poste de dépenses. Le samedi désormais, quand les locataires quittent les lieux, je suis plus disponible pour discuter avec eux. Avant, c’était la course pour que tout soit propre et rangé avant l’arrivée des suivants.

Comment vous organisez-vous ?

Six gîtes, cela représente six baignoires et lavabos à faire briller, six réfrigérateurs et fours à nettoyer, une vingtaine de lits à faire, etc. D’avril à novembre, je confie ces tâches à deux ou trois personnes. L’une d’elle est la référente, celle qui fait passer les messages importants au reste de l’équipe. Je leur demande de se mettre à la place des vacanciers en leur disant : « Vous n’aimeriez pas trouver le pommeau de douche avec des traces de calcaire ? » J’exige qu’elles aient la compétence du détail, le souci de la perfection.

Déléguez-vous entièrement ?

Je fais toujours un tour des gîtes avec elles pour évaluer le temps de ménage qui sera différent si c’est sale ou pas. On ne sait pas à l’avance s’il faudra nettoyer les traces de doigts sur les interrupteurs ou changer des ampoules. Nous avons mis en place un processus, l’une défait les lits tandis que l’autre passe l’aspirateur, et que la troisième s’occupe des vitres.

Qui s’occupe des menus travaux et des jardins ?

Nous employons 4 salariés agricoles sur l’exploitation, qui nous aident par ailleurs quand il faut rénover une pièce en basse saison. Je les sollicite pour tailler les haies, les arbres, passer le désherbant ou mettre la piscine hors gel. Bien entendu, je ne leur demande rien pendant les vendanges !

Propos recueillis par Alexie Valois

A l’échelle nationale, Gîtes de France enregistre 31 745 emplois directs, indirects et induits.