Personne ne le souhaite mais un salarié ou l’employeur peut tomber malade. Dans ce cas, le service de remplacement ou l’entraide sont souvent les solutions immédiates pour faire face à ce changement brutal. Pour autant, durant l’épidémie de coronavirus Covid-19, il est particulièrement important de préparer l’exploitation pour recevoir des salariés extérieurs, sans leur faire courir aucun risque.
Des exemples en élevage
En Bretagne, les services de remplacement du Finistère, des Côtes-d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine et leurs groupements d’employeurs respectifs (Partag’Emploi, Terralliance et Alterrenative 35) ont défini une communication commune sur les mesures à mettre en œuvre par les éleveurs, afin d’accueillir des salariés de remplacement.
Outre l’application des gestes barrières que chacun se doit de respecter, les structures ont imposé le respect de mesures complémentaires dans les élevages. La première d’entre elles concerne la mise à disposition au salarié d’un point d’eau avec savon et essuie-mains à usage unique, ainsi que des gants jetables adaptés.
Une réorganisation du travail
Les structures de remplacement ont demandé à leurs adhérents de revoir l’organisation du travail pour s’assurer que la distanciation est bien respectée. Par exemple, de privilégier la traite à une seule personne ou encore une seule personne par engin agricole. Elles leur suggèrent de limiter les rotations de postes entre salariés et exploitants, en encourageant la spécialisation des activités : une personne sur l’élevage, l’autre aux cultures.
Une attention particulière sur la désinfection
Les équipements utilisés en commun par le salarié et l’exploitant, tels que les poignées de porte, le clavier d’ordinateur, la souris, le volant doivent être désinfectés régulièrement, grâce à des lingettes ou de l’eau de javel, avec notamment une boîte de lingettes à disposition dans chaque tracteur.
Espace et temps de pause à revoir
Pour les pauses, il est conseillé de privilégier un espace ouvert et ventilé si c’est possible. Les pauses ne doivent pas être prises à plus de deux personnes à la fois et en respectant une distance minimale d’un mètre Les salariés ont l’interdiction de déjeuner chez l’exploitant dans sa maison d’habitation.
En cas de contamination ou de suspicion
« Il est primordial qu’il n’y ait aucun contact physique entre le salarié et l’exploitant », rappellent les structures de remplacement. La prise de consignes se fera par téléphone. Les services de remplacement sont habitués à fonctionner avec des protocoles. Il est aussi demandé de désinfecter l’ensemble du lieu de travail et des équipements de travail mis à disposition.
« Ces gestes ne sont pas à prendre à la légère et peuvent sauver des vies, insiste Sylvie Clec’h Ropers, directrice du Sdaec-Terralliance (Côtes-d’Armor). Si ces mesures et notamment les plus basiques (gestes barrières) ne sont pas respectées, je me réserve le droit d’annuler la mission. Je suis en mode tolérance zéro. »
Le respect de toutes ces mesures est une condition pour permettre aux services de remplacement d’assurer la continuité sur les exploitations dans la durée. D’un point de vue sanitaire, un gros travail a été fait en matière de biosécurité, notamment en porcs et volailles (sas sanitaire, changement de tenue). « Les éleveurs sont sensibilisés mais il reste à revisiter les pratiques en matière de travail à plusieurs », estime Sylvie Clec’h Ropers.