L’hiver 2019-2020 restera dans les mémoires comme une particulièrement humide en Bretagne. Les pluies n’ont pas cessé depuis la fin de septembre. Pas toujours facile pour les légumiers de travailler dans les champs et de motiver leurs équipes. À Lignol (Morbihan), Daniel Barach cultive vingt hectares de potirons dans le cadre d’une SAS avec deux autres associés.
Pendant toute la saison, ils travaillent avec des saisonniers : trois ou quatre personnes, pour la mise en place de la culture au printemps, puis de dix à douze pendant la période de récolte qui s’étale de la fin d’août à novembre. Enfin, ils terminent avec sept à huit salariés au conditionnement jusqu’à la fin de février. Comment font-ils ?
Clé numéro un : une équipe soudée
« Nous avons un noyau de six ou sept personnes qui vient régulièrement à chaque saison depuis de nombreuses années, explique Daniel Barach. C’est notre force. » Ces personnes habitent les environs. Au fil du temps, le groupe s’est soudé. Il règne une bonne ambiance. L’un des salariés qui connaît bien la structure est devenu naturellement le leader.
« Il connaît tous les postes dans l’entreprise (récolte, conditionnement) et il sait manager les autres, poursuit Daniel Barach. Nous leur faisons confiance. Nous essayons de cultiver l’esprit d’équipe. Il n’est pas rare de les voir faire un débriefing de la semaine le vendredi soir autour d’un verre. »
À la fin d’octobre sur l’exploitation de Daniel Barach, la récolte des potirons se termine après des semaines de pluies battantes. © Twitter/Daniel Barach
Clé numéro deux : des pauses régulières
Pendant la récolte, une pause-café est systématiquement organisée vers 10h00 avec viennoiseries ou des gâteaux. L’après-midi, vers 16h30, une nouvelle pause casse-croûte avec sandwichs et café est proposée pendant une vingtaine de minutes. Des attentions particulièrement appréciées par les saisonniers parce que le travail reste extrêmement physique. « Nous respectons les horaires de travail : 9h00-12h00 et 13h30 à 19h00. » Pendant la pause méridienne, le personnel dispose d’une salle de repas pour déjeuner. « Et le vendredi, nous essayons de ne pas finir trop tard. »
Clé numéro trois : entendre la fatigue
Au bout de plusieurs semaines sous une pluie continue et régulière, les organismes ont souffert. Pour Daniel, l’important est d’être à l’écoute de ses salariés. « Si l’un d’eux a une baisse de régime, un coup de fatigue, il est possible de rester chez soi. Nous avons une équipe suffisamment nombreuse pour nous permettre une absence. » Les heures sont régularisées par la suite.
Grâce à leur courage, on voit enfin le bout de la récolte.
Daniel Barach, agriculteur en Morbihan
« Nous n’avons rien fait d’exceptionnel par rapport à ce que nous pratiquons déjà dans la structure », souligne Daniel Barach. Le travail mené depuis plusieurs années permet aux salariés de se sentir bien dans la structure et de rester motivés. Le salaire attractif (12 euros net par heure) reste aussi un critère de motivation selon les salariés.
Inconditionnel de Twitter, le dernier jour de récolte, Daniel Barach a tenu à faire part, de toute sa reconnaissance envers son équipe pour son courage compte tenu des difficultés de ramassage.
Je voulais que tu saches Twitter toute la reconnaissance et l’admiration que j’éprouve pour mes gars cette année qui bossent dans des conditions de « merde » depuis un mois. Grâce à leur courage on voit enfin la fin de la récolte#jekiffemonequipe #fragtw pic.twitter.com/4JWVEuQGLX
— Barach Daniel (@breizhdann) October 30, 2019 ]]>