Installés à Noyen-sur-Sarthe, au sud-ouest du Mans (Sarthe), Emilie et Florent Allinant produisent des volailles et des œufs pour la filière « Loué ». Le couple emploie trois salariés — Ludovic, Marine, Alain — « avec qui », précise-t-il, « nous travaillons dans un esprit d’entraide. Exactement comme nous le faisons avec nos voisins agriculteurs. »
Se sentir bien dans son poste
Dans cette logique, « pour que chacun se sente bien à son poste », Florent et sa femme ont pris soin de responsabiliser chaque salarié. Recruté en 2013, d’abord sur un mi-temps puis à temps complet, Ludovic travaille en binôme avec Florent.
Les deux hommes gèrent huit bâtiments de volailles de chair et assurent ensemble le suivi des lots. En sachant « qu’entre le départ d’un lot et l’arrivée du suivant, Ludovic est en totale autonomie pour curer, désinfecter, pailler, etc. Je n’interviens pas du tout sur ces étapes. »
Les salariés gèrent leurs heures
De son côté, Emilie, gérante de l’activité « œufs », a confié la responsabilité d’un des deux bâtiments de poules pondeuses à Marine (30 ans). Jusqu’ici, la jeune femme, qui est aussi la compagne de Ludovic, travaillait en usine.
« Dans l’élevage, elle opère en totale autonomie au point de gérer elle-même ses heures (30 heures par semaine). Mon seul point de vigilance concerne le dressage des poules ; là, je lui demande de se caler sur les horaires de ponte. »
Valoriser l’expérience
À 63 ans, Alain, le père de Florent, occupe un poste taillé sur mesure. « À sa retraite en 2018, nous l’avons embauché à temps partiel avec l’idée qu’il avait gagné le droit de faire ce qui lui plaisait. » Résultat : cet excellent bricoleur se charge de l’entretien courant, mais pas uniquement !
« Quand j’ai un projet plus conséquent – par exemple, modifier un bâtiment de stockage – je lui demande d’y réfléchir. Il a le temps et le recul, ce que je n’ai pas toujours. Je sais également qu’il fera des propositions fonctionnelles et financièrement raisonnables. »
Cultiver un relationnel simple
Deux pauses-café par jour « pour se retrouver et faire le point ». Un bureau accessible à tous « avec un calendrier où je note tout ». Sur l’élevage Allinant, la règle est de « rester simple » dans les relations et dans l’expression.
« Ici, on se tutoie. Et quand quelque chose ne va pas, on l’exprime. Ça vaut pour nous et pour les salariés. Il est arrivé que Ludo me dise que je ramenais le tracteur sale alors qu’il était propre quand je l’avais pris. Je ne m’en formalise pas ; je sais que c’est pour la bonne cause. »
Un socle de confiance
Comme avec leurs collègues d’entraide, Émilie et Florent travaillent en confiance. « Ludovic et Marine savent faire. S’il nous arrivait quelque chose de grave, ils sont en capacité de faire face. Plus simplement, souligne Emilie, nous pouvons aujourd’hui partir en vacances l’esprit tranquille. »