Recruter un salarié formé, polyvalent et immédiatement opérationnel n’est pas chose facile dans le milieu agricole. « On a beaucoup de mal à les trouver et à les garder », témoigne Mickaël Saulue, éleveur laitier dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le dispositif Défi emploi d’Ocapiat lui a permis d’intégrer une période de formation en début de contrat. Le programme a été réalisé avec l’aide d’une conseillère, et la compensation financière versée l’a aidé à dégager du temps pour le mettre en place.
Une formation sur mesure
Épaulé par la cheffe du service juridique et emploi de la Maison de l’agriculture de Pau, Mickaël Saulue a élaboré un programme : « On a mis les grandes lignes de ce que je voulais transmettre comme connaissances, avec des volumes d’heures de formation correspondants. Environ 150 à 200 heures par salarié », explique-t-il.
« On écrit une trame, puis on en discute avec le salarié, qui a une place centrale. C’est vraiment un échange avec lui, qui permet de faire le point sur ce qu’il sait déjà faire, sur ce que l’on veut lui transmettre, et sur son ressenti. À l’issue de la formation, qui est réalisée en interne, on refait un point, pour voir ce qui a fonctionné, et si ça a été efficace. »
Prendre le temps de former le salarié
« Grâce à cette aide, c’est plus supportable financièrement de prendre du temps pour former son salarié. L’intérêt de ce dispositif, c’est vraiment de prendre conscience qu’on passe du temps à montrer comment on travaille, mais que derrière on a quelqu’un qui reste chez nous et qui est compétent », poursuit Mickaël.
« On regarde de moins en moins les CV. Il faut avant tout des gens motivés. Il y a deux ans, on a formé une dame qui venait de la grande distribution. Elle n’était pas du tout du milieu. On l’a formée, puis elle est devenue autonome dans la fabrication de produits frais issus de la transformation du lait à la ferme. »
Un avantage pour le salarié
Les salariés y trouvent aussi leur compte, estime l’éleveur. « Je pense qu’ils apprécient qu’on fasse le point ensemble sur ce qu’ils maîtrisent déjà. Il y a de l’échange, ils participent vraiment. »
« Lorsqu’un salarié débarque dans une structure et un milieu qu’il ne connaît pas, ou peu, il y a certainement une forme de stress. Grâce à cette formation, il se met moins la pression. Il n’a pas besoin d’être opérationnel tout de suite, on peut prendre le temps de l’accompagner », conclut l’éleveur.