Un salarié quitte subitement son poste de travail sans en aviser son employeur. Un autre n’est pas venu depuis plusieurs jours sans donner de justification.

Il peut s’agir d’un abandon de poste. Dans tous les cas, ce comportement ne peut être assimilé à une démission. Et ce, même si le salarié a fait part, au moment de son départ, de sa volonté de ne plus revenir travailler sur l’exploitation. Il peut en effet revenir sur ces déclarations : sa démission doit résulter d’une volonté claire et non équivoque. Toutefois, rien n’empêche l’employeur de le sanctionner, à condition de procéder par étapes.

1. Dans les 2 jours : s’informer

Le salarié peut avoir eu une urgence familiale ou un problème de santé. Il est donc important de s’interroger sur les raisons de son absence, en prenant de ses nouvelles. Il est aussi possible d’interroger ses collègues, une dispute avec un autre salarié peut être à l’origine de son départ. Toujours est-il que le salarié dispose d’un délai de 48 heures pour envoyer son arrêt de travail. Ces deux jours doivent être employés à mieux comprendre ses motivations, et à comprendre si son acte est sanctionnable ou non.

En cas de retour du salarié, l’employeur doit lui demander le motif de son absence. Et si la raison est légitime, elle doit toujours être prouvée, par une attestation médicale notamment. Un salarié ne pourra pas être sanctionné en raison de son état de santé, à condition toutefois qu’il le prouve.

2. Dans les 3-4 jours : demander son retour au travail

En l’absence de nouvelles, l’employeur envoie une lettre recommandée avec accusé de réception au salarié, afin de le mettre en demeure de regagner son poste, dans les plus brefs délais et de justifier son absence.

Il est conseillé d’indiquer dans ce courrier :

  • la date de début d’absence du salarié ;
  • le fait qu’il n’ait pas prévenu de son absence et qu’aucun justificatif n’ait été apporté ;
  • les impacts de son absence sur la situation de l’exploitation et l’organisation du travail.

3. Dans les 2 mois : lancer une procédure disciplinaire

Si le salarié ne se manifeste pas ou qu’il n’a aucun motif valable de son absence, alors l’employeur peut engager une procédure disciplinaire.

En cas de poursuite pour sanction lourde, il le convoque à un entretien préalable par lettre recommandée avec accusé de réception dans les deux mois suivant l’absence injustifiée. La démarche doit être faite le plus rapidement possible.

4. Quelle sanction ?

La Cour de cassation admet qu’un abandon de poste sans justification peut conduire au licenciement pour faute grave. Ce qui dispense l’employeur de verser au salarié concerné une indemnité de licenciement et de préavis.

C’est en règle générale, la sanction choisie par l’employeur lorsqu’un salarié ne justifie pas une absence prolongée.

Si l’employeur choisit de prononcer un licenciement à l’encontre de son salarié, il doit attendre au moins 2 jours ouvrables après la date de l’entretien (et jusqu’à un mois), pour notifier la sanction au salarié.

Rosanne Aries