« Alliance Vergers » est le groupement d’employeurs créé par la famille Massot pour faciliter la gestion administrative de la main-d’œuvre. Cette structure permet de recruter du personnel et de lui confier des tâches sur les trois exploitations situées à La Motte-du-Caire et Vaumeilh (Alpes-de-Haute-Provence).

En conventionnel et bio, 80 hectares de vergers produisent des pommes de variétés différentes, précoces à tardives. Si bien que la période des récoltes démarre en août et se termine à la fin d’octobre. Cédric Massot, fils et cogérant, embauche une quarantaine de saisonniers. Certains sont aussi employés pour la taille, l’éclaircissage et la pose des filets paragrêle. Avec l’expérience, l’exploitant s’est forgé une méthode pour structurer son équipe de saisonniers.

Fiabilité et disponibilité

Les premières interrogations sont d’ordre pratique. Le saisonnier pourra-t-il être présent de telle date à telle date, ou sur toute la durée de la récolte ? Où habite-t-il, et a-t-il un moyen de locomotion ?

Puis il faut énoncer clairement les règles et jauger : « A l’instinct, je sais si la personne va accepter ou pas les consignes de travail, de sécurité, les horaires stricts. La ponctualité est capitale car l’équipe n’entre pas dans le verger si tout le monde n’est pas là, précise Cédric Massot. Pour mener 40 personnes, il faut être ferme, sinon on se fait manger… »

Vérifier les compétences et l’état d’esprit

Le saisonnier débute ou a déjà travaillé chez d’autres producteurs de pommes, et connaît les gestes. De toute façon, la période d’essai de trois jours permet de se rendre compte des facultés physiques, et de l’état d’esprit. « Je vois si quelqu’un se met dans le rythme, cherche à bien faire, et à améliorer son rendement. Je vois s’il a envie de travailler, s’il peut faire le travail au moment où il faut le faire, parfois tôt le matin, et rester le soir pour finir », poursuit-il.

Repérer un chef d’équipe

« Le dernier salarié entré chez nous en CDI est venu comme saisonnier pour l’éclaircissage, puis il est resté pour les récoltes. En discutant avec lui, j’ai appris qu’il savait conduire un tracteur. Trois mois après son arrivée, je lui ai proposé de devenir permanent. Et je lui ai confié une équipe », explique Cédric Massot.

L’employeur aimerait bien que cette situation se reproduise. « Nous manquons cruellement de chefs d’équipe. Je décèle des capacités chez certaines personnes mais c’est très rare. Le salarié doit non seulement avoir la connaissance du travail manuel, mais aussi de l’aplomb pour se faire respecter. La capacité pour encadrer, on l’a ou on ne l’a pas ! »

Attribuer les tâches

Les salariés permanents s’occupent des traitements phytosanitaires, du désherbage mécanique, de la tonte de l’herbe, de sortir des palox, etc. Ils encadrent les saisonniers pendant les récoltes. « Je passe voir les équipes, une fois ou deux dans la journée, parce que le travail dérive toujours, reconnaît-il. Je n’ai jamais trouvé une personne qui ait le même œil que moi. » Cédric Massot recherche un chef de culture qui puisse le remplacer. Il a sollicité une agence de recrutement afin de trouver cette perle rare.

Alexie Valois