Une étude a été menée par l’association spécialisée de la FNSEA, Légumes de France, auprès d’une vingtaine d’employés, issus des principaux bassins de production français (ouvriers serristes, responsables de l’effeuillage, de la cueillette ou de la récolte en grappe, chefs de serre ou de culture).

L’objectif est de connaître les conditions dans lesquelles exercent les travailleurs sous serres. Dix enseignements pour l’employeur peuvent en être tirés auprès de Justine Texier, de la fédération Légumes de France, et de Gabrielle de Reigniac, de la société en communication Ohwood.

  1. Peu de pesticides

    80,6 % des employés sondés par la fédération maraîchère déclarent ne pas utiliser de produits chimiques ou pesticides dans le cadre de leur travail. « L’une des caractéristiques majeures des serres climatiques réside dans leur faible, sinon inexistante, utilisation de pesticides ou produits chimiques ». Un argument décisif dans leur recrutement, indiquent les salariés interrogés.

  2. Des postes évolutifs

    77,4 % des sondés déclarent avoir évolué professionnellement depuis qu’ils ont commencé à travailler dans les serres. La flexibilité des missions proposées permet à ceux qui le souhaitent d’évoluer sur le plan des missions proposées mais également en matière hiérarchique.

  3. Des formations à la clé

    Trois quarts des employés sondés déclarent avoir déjà bénéficié d’une ou plusieurs formations dans le cadre de leur travail en serre climatique. Les formations sont accessibles au sein de la filière et des exploitations. Il est possible de se former en interne auprès de salariés plus aguerris ou à l’extérieur.

  4. Des horaires adaptés

    80,6 % des sondés qualifient leurs horaires de travail comme « excellents » ou « bons ». Ces résultats s’expliquent notamment par les avantages horaires en serre climatique. Le vendredi après-midi n’est pas travaillé dans de nombreuses exploitations.

    Les horaires de jour peuvent par ailleurs être décalés pour éviter les heures trop chaudes de la journée. Plus de 90 % des sondés déclarent sur ce point trouver la température dans les serres « agréable » ou « moyenne ».

  5. Des contrats durables

    Une partie des employés est en contrat à durée indéterminée (CDI), car même hors saison, l’activité ne s’arrête pas avec l’hiver. Par ailleurs, la durée moyenne d’un contrat à durée déterminée (CDD) dans le secteur est de neuf mois là où la moyenne nationale est bien plus basse (46 jours en 2017). Une partie des équipes est saisonnière : 85 % des personnes interrogées indiquent apprécier ce rythme de vie durant l’année.

  6. Des emplois ruraux pérennes

    Pas de risque de délocalisation : 93,3 % des sondés déclarent habiter à moins de 30 km de leur lieu de travail. L’aspect local et d’implémentation dans le territoire est ainsi conforté par la proximité géographique des travailleurs avec leur lieu de travail. Ce sont des emplois pérennes, car même les saisonniers sont recrutés d’une saison à l’autre.

  7. Des postes aménagés face à la pénibilité

    La pénibilité est présente parce que c’est un métier manuel, mais elle est jugée tout à fait soutenable en raison de l’aménagement des postes. L’usage des machines apporte par ailleurs davantage de confort aux salariés.

    83,9 % des sondés déclarent utiliser des machines au quotidien — des chariots élévateurs, rails, systèmes de chauffage ou systèmes de captation de l’environnement.

  8. Un secteur innovant

    L’aspect innovant est également mis en avant par les salariés. Il ressort des entretiens que le modèle des serres climatiques est « en perpétuelle évolution avec de nombreuses innovations mises en place afin d’apporter davantage de confort aux employés mais également de réduire l’impact environnemental des cultures ».

  9. Une entraide au travail

    80,6 % des sondés estiment « importante » l’entraide au sein de leur équipe. « La cohésion est un élément important au sein d’une serre climatique, les tâches s’effectuent généralement en équipe. » Le sentiment d’appartenance à un collectif est très souvent mis en avant.

  10. Un métier utile à la société

    L’immense majorité des sondés déclarent la filière des serres climatiques « utile à la société ». L’importance de la souveraineté alimentaire, l’aspect local de la production ainsi que la fierté de nourrir les Français sont les arguments avancés par les employés sondés. 92,3 % des sondés, ouvriers agricoles ou chefs de culture, déclarent ainsi être fiers du travail accompli.

Rosanne Aries