Si la responsabilité sociétale des entreprises demande un peu de temps au départ, il s’agit d’un investissement avec des bénéfices à la clé et une meilleure anticipation des changements.

Point de vue global

Cinq critères concrets

Elle vise une performance globale de l’exploitation et l’amélioration continue, et s’appuie sur sept piliers fondamentaux : la gouvernance, les droits de l’homme, les relations et les conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, et la communauté et le développement local. « Nous avons traduit ces sept piliers en cinq critères très pragmatiques pour les agriculteurs, explique Martine Poupard, conseillère à CerFrance Vendée : le social, l’énergie, l’agronomie, les circuits courts et la gestion des déchets. Chaque exploitant peut agir à son niveau et nous l’y aidons. »

Test grandeur nature

Ces cinq thèmes ont été affinés grâce à un questionnaire établi par un groupe de travail réunissant plusieurs conseillers de CerFrance Vendée et testé auprès des adhérents. « On évite le terme de RSE qui peut faire peur, mais on leur demande où ils en sont concernant l’énergie, le social… », indique la conseillère. Parmi toutes les actions possibles, chaque agriculteur en met souvent déjà au moins une en pratique, « cela les met en confiance pour aller plus loin vers cette démarche ».

Des bénéfices

Fidéliser ses salariés

La difficulté d’embaucher des salariés permanents et saisonniers pousse à renforcer l’attractivité de l’exploitation et à fédérer ceux déjà présents. Pour cela, un système d’intéressement ou de participation, des primes, des bons d’achat ou un plan d’épargne entreprise peuvent être prévus pour reconnaître le travail et l’implication de l’employé.

Pour améliorer la qualité de vie au travail, les horaires peuvent être adaptés sur l’année mais aussi sur la journée, lors de pics de températures par exemple. Globalement, faire preuve de souplesse sera bénéfique. Inciter les salariés à suivre des formations ou leur proposer de vous accompagner sur des salons ou journées techniques, les informer de vos décisions et réflexions sont autant d’initiatives qui les responsabilisent et les impliquent davantage.

Vers des énergies renouvelables

Pour réduire ses factures d’électricité ou de gazole, penser à la sobriété sur la consommation d’énergie, recourir au photovoltaïque ou à la méthanisation sont des pistes à étudier. Lors de la construction d’un nouveau bâtiment ou lors de la rénovation, la question d’installer des panneaux photovoltaïques mérite d’être posée, par exemple. L’autoconsommation est une autre façon de réduire sa facture.

Pour une agriculture plus durable

La démarche propose de réduire l’impact de la ferme sur les ressources telles que l’eau, le sol, les gaz à effet de serre, la biodiversité… Le but : aller vers une agriculture plus durable. « Nous proposerons de réaliser le bilan carbone de l’exploitation et de fournir des leviers d’amélioration », note Martine Poupard. Cela peut également se faire grâce à l’utilisation d’outils d’aide à la décision, de station météo connectée, de carte de préconisation de fertilisation… Des outils numériques qui peuvent aussi séduire de jeunes salariés.

Favoriser les circuits courts

La démarche RSE permet de communiquer sur son engagement et potentiellement d’accéder à de nouveaux marchés. La vente directe donne aussi la possibilité­ de participer au dynamisme de son territoire.

Des déchets bien gérés

« Globalement en agriculture, les filières de recyclage des déchets existent et sont utilisées par les exploitants, note Martine Poupard. Souvent, dans ce domaine, les agriculteurs de notre secteur sont déjà bien engagés. »

Florence Melix