Le bien-être animal, qui occupe une place grandissante dans les débats, pousse les institutions de l’Union européenne (UE) à scruter de près le transport en vif, une pratique vivement critiquée par les ONG de protection animale.
En janvier 2022, le Parlement européen a validé une série de recommandations visant à améliorer le bien-être des animaux pendant le transport (lire en page 48). « Dix-sept ans après la première approbation de cette législation, la révision semble être nécessaire, estime le Copa-Cogeca. Pour autant, toute nouvelle règle devra reposer sur des preuves scientifiques solides, compte tenu des potentielles répercussions socio-économiques qu’elles pourraient avoir. »
La France, qui dispose du cheptel bovin le plus important d’Europe et qui exporte chaque année plus de 1,5 million de têtes, est directement concernée par ces mesures (voir l’infographie ci-dessus). D’autant que les exportations françaises de bovins vifs, en hausse continue depuis 2014, représentent un solde commercial largement positif. Avec sa volonté de durcir les règles sur le transport en vif, Bruxelles fait craindre aux professionnels de la filière bovine de nouvelles complications. Si les opérateurs soutiennent que le bien-être animal peut être amélioré, ces derniers estiment que certaines recommandations faites par les eurodéputés sont « complètement déconnectées des réalités du commerce ».
Dans ce dossier, fédérations et exportateurs rappellent que la bientraitance animale fait partie de leurs priorités. « Si nous ne prenons pas en considération le bien-être animal, nous entachons les capacités de l’animal à poursuivre sa carrière. Sans rentabilité, la filière n’a plus de raisons d’exister », justifie Laurent Trémoulet, directeur de la Société d’exploitation du parc à bestiaux (Sepab) au port de Sète (lire en page 51).
Par Lucie Pouchard