« Le nouveau rendez-vous sera communiqué ultérieurement », précise le communiqué envoyé aux médias à 8 h 12 ce mercredi. François Fillon était censé débuter sa visite à 8 h 00 au salon de la Porte de Versailles où l’attendaient déjà des membres de son équipe de campagne et de nombreux journalistes.

Raison inconnue

Interrogé sur LCI, le vice-président du parti LR Laurent Wauquiez a indiqué ne pas être au courant de ce report, de même que le député de l’Oise Éric Woerth, sur Public Sénat et Sud Radio. « J’espère que ce n’est pas pour une raison de sécurité. Je ne sais pas ».

 

« Je ne vais pas me livrer à des spéculations », a pour sa part commenté sur France Inter le député Jérôme Chartier, proche soutien de François Fillon, avant de parler de « situation quasi insurrectionnelle ».

Tensions

Dimanche, l’ancien Premier ministre avait dénoncé un « climat de quasi-guerre civile » après des incidents autour d’un meeting de Marine Le Pen (FN) à Nantes.

 

La plupart des réunions publiques de François Fillon sont accompagnées de concerts de casseroles, souvent brandies par des militants de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, depuis les révélations du Canard enchaîné sur l’emploi de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires.

 

Visite au Sima mardi

La veille, mardi, François Fillon a visité le Sima (Salon international de la machine agricole) à Villepinte au nord de Paris. Il a souhaité que les agriculteurs puissent bénéficier d’« un compte épargne aléas climatiques et économiques ».

 

Lors d’un déjeuner avec des professionnels du secteur, l’ex-Premier ministre a également souhaité que les agriculteurs soient « traités comme des entrepreneurs et puissent choisir le statut de leur entreprise ». Il a rappelé qu’il était pour une réduction de 40 milliards d’euros de cotisations sur les entreprises et pour « la suppression de toutes les normes qui ont été ajoutées aux normes européennes. Le surrèglement français est totalement incohérent » et « la bureaucratie empêche le pays d’avancer », a-t-il ajouté.

 

« Je propose que la Politique agricole commune ne soit plus subie et que le prochain ministre de l’Agriculture aille à Bruxelles avec un projet Pac qui soit le nôtre », a-t-il également affirmé.

Dans un communiqué publié ultérieurement par son équipe, M. Fillon avance, outre cette « nouvelle Pac avec application de la préférence communautaire », d’autres propositions « pour une agriculture forte et conquérante ».

 

Il souhaite « un droit des entreprises agricoles simplifié », « le regroupement des agriculteurs en organisations de producteurs », « l’éthique sur l’étiquette » avec « affichage du prix d’achat au producteur agricole et pour les produits transformés, le prix du principal composant », « des outils d’intervention souples et des aides à l’investissement pour nos agriculteurs ».

 

Enfin, M. Fillon veut « la demande, par la France, de la levée des sanctions à l’égard de la Russie, qui appauvrissent les agriculteurs français et européens ».

 

Avant son déjeuner mardi, le candidat avait passé environ trois quarts d’heure à visiter plusieurs stands du Sima, plutôt bien accueilli par le public. Toutefois, sur son passage, on pouvait entendre quelques visiteurs glisser à l’oreille de leur voisin qu’ils préféraient « Marine » Le Pen, présidente du Front national.

 

« On doit expliquer que le programme du FN conduirait le pays à la ruine, qu’une sortie de l’UE mènerait l’agriculture française à la faillite », a réagi M. Fillon, interrogé par la presse à ce propos.