La mise en jachère des sols agricoles s’accompagne d’un transfert accru du carbone vers le sol et d’interactions plus fortes entre micro-organismes. C’est ce que montrent des chercheurs européens avec le projet EcoFINDERS, coordonné par l’Inra, dans lequel des parcelles agricoles abandonnées à diverses dates ont été analysées.
Ces observations ont été faites aux Pays-Bas, dans des parcelles mises en jachère entre 1982 et 2005. Une grande variété d’organismes du sol ainsi que leurs interactions ont été étudiées (micro-organismes et faune). Des analyses du dioxyde de carbone marqué (13C) ont permis d’étudier l’incorporation du carbone dans le sol.
Des perspectives pour l’objectif « 4 pour 1000 »
L’étude montre que les interactions entre micro-organismes présents dans les sols en jachère augmentent, et en particulier les connexions entre bactéries et champignons. La diversité des champignons mycorhiziens à arbuscules (qui établissent des symbioses avec les racines) augmente également. Ce renforcement des réseaux de connexions entre micro-organismes du sol s’accompagne d’un transfert accru du carbone vers le sol, dû à une augmentation de la proportion de groupes microbiens consommateurs de carbone.
Ces travaux offrent des références pour le stockage du carbone dans les sols, notamment pour l’initiative mondiale « 4 pour 1 000 », lancée en décembre 2015 lors de la COP 21. « Il apparaît ainsi essentiel de mieux connaître l’écologie des champignons incorporant le carbone dans la chaîne trophique du sol », estime l’Inra. « Les recherches à venir devront en particulier évaluer l’effet de systèmes agroécologiques sur ces champignons et sur ces interactions afin de privilégier les pratiques favorables au stockage du carbone », indique l’institut.