Les bandes enherbées peuvent être réglementées le long des cours d’eau BCAE ou dans le cadre de l’emploi de produits phyto qui nécessitent la mise en place de zones non traitées. Elles retiennent en effet les éléments fertilisants et les molécules, et elles facilitent la dégradation des matières actives captées. Elles interceptent également la dérive de pulvérisation.

Mais les bandes enherbées sont aussi un obstacle physique au ruissellement, elles limitent l’érosion et offrent des couloirs de circulation pour les animaux, ainsi que le gîte et le couvert au gibier et aux auxiliaires des cultures. Les bandes enherbées sont donc éligibles au titre des SIE (surface d’intérêt écologique) : 1 m linéaire représentant 9 m². Réussir leur implantation demeure une réelle nécessité, d’autant qu’elle permettra de mieux raisonner par la suite ses interventions (broyage, fauchage).

Dactyle et fétuque

Pour éviter le développement des adventices, il faut mettre en place plusieurs déchaumages. Ensuite, l’implantation doit avoir lieu dans les conditions les plus poussantes possibles, pour assurer la levée et l’installation rapide. La période idéale est la fin d’été, jusqu’à l’automne. Le travail doit être superficiel et peut être réalisé avec un semoir à céréales ou à la volée. Un passage de rouleau assurera un meilleur contact sol/graines.

Arvalis conseille de choisir une espèce gazonnante, la fétuque rouge par exemple, avec une espèce à croissance lente, formant des touffes, comme la fétuque élevée ou le dactyle. Dans les zones souvent inondées, la fétuque élevée ou des près, la fléole et le trèfle hybride sont recommandés. Sur sols séchants, le dactyle, la fétuque élevée, le lotier peuvent être choisis et sur sols sableux superficiels, la fétuque rouge. Autre conseil : privilégier des variétés tardives à montaison pour retarder la fauche ou le broyage. D’un point de vue réglementaire, il est important de vérifier que les espèces choisies sont autorisées (arrêtés BCAE, directive nitrates, jachère) auprès de votre DDT.

« Sur des bandes enherbées en bordure de cours d’eau, un dactyle et une fétuque sont effectivement une base, considère François Omnès, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Sur des bandes de recoupement, pour diviser de grandes parcelles, il y a une vraie opportunité à mettre des légumineuses, car elles sont un habitat de première importance pour la petite faune, comme les perdrix grises et les faisans communs. Elles sont aussi consommées par leurs petits ainsi que par les lièvres ». Dans ce cas, le mélange peut comporter 50 % de légumineuses (luzerne ou, au Sud, du sainfoin) et de la fétuque et du dactyle.