L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) a alerté sur « l’effondrement de la balance commerciale alimentaire française » depuis le début de 2025, déplorant des contre-performances aussi bien dans le secteur des boissons que des produits agricoles, le 23 septembre dans un communiqué. « Avec un excédent de seulement 361 millions d’euros cumulés sur les sept premiers mois de l’année 2025, la performance du commerce extérieur alimentaire est au plus bas depuis 25 ans », affirme l’Ania.

Un constat que partageait La Coopération Agricole lors d’une conférence de presse organisée au début du mois. Son président Dominique Chargé alertait sur le risque d’une balance commerciale agricole « très proche de zéro, voire en déficit » à la fin de l’année 2025. La faute à « un décrochage de compétitivité et une concurrence de plus en plus féroce ».

Des conditions défavorables

L’Ania relève, à titre de comparaison, que sur la même période et selon la moyenne des trois dernières années (2022-2024), l’excédent commercial s’établissait à environ 4,6 milliards d’euros. Ces « très mauvaises performances » s’expliquent selon l’Ania par « une perte tendancielle et structurelle de la compétitivité » des industries agroalimentaires françaises, « des tensions commerciales avec des partenaires de premier rang (États-Unis, Chine) » dans un « contexte de change défavorable » (avec un euro fort), et du fait de la multiplication des aléas climatiques affectant les productions agricoles.

« J’appelle le Premier ministre, et le futur gouvernement, à prendre acte, en urgence, de la situation catastrophique de l’agroalimentaire dans notre pays », a déclaré Jean-François Loiseau, le président de l’Ania, cité dans le communiqué. « Nous ne pouvons plus être à la fois la variable d’ajustement des accords internationaux et subir des décisions françaises qui font que désormais nos entreprises ne sont plus compétitives au sein même de l’Union européenne (fiscalité, emballage, normes, etc) », a-t-il ajouté, appelant à « collectivement trouver des solutions concrètes et pérennes pour corriger rapidement le tir ».

Alexis Marcotte avec l’AFP