Les travaux menés par le laboratoire Anses de Ploufragan-Plouzané-Niort laissent espérer le lancement prochain d’un vaccin pour lutter contre la peste porcine africaine (PPA). Cette maladie, « qui ne se transmet pas à l’être humain », « provoque des pertes importantes au sein des populations de sangliers sauvages et dans les élevages porcins », souligne l’Anses dans un communiqué publié le 24 mars 2023. Les attentes sont fortes.
Immunité renforcée
L’unité Virologie Immunologie Porcines (VIP) du laboratoire a mis le doigt sur une souche virale atténuée, obtenue par inactivation thermique et dérivée de la souche Georgia 2007/1 actuellement en circulation sur le Vieux continent. Si la souche virale originelle est mortelle dans la quasi-totalité des cas, la souche atténuée ne garantit pas un taux de survie optimal, mais n’occasionne que de faibles symptômes chez la plupart des porcs inoculés par voie intramusculaire ou oronasale. « Les porcs infectés développent une réponse immunitaire, qui leur permet de résister à une infection par le virus de la PPA sans présenter de symptôme et ce dès deux semaines après la vaccination », précise l’Anses.
Dernières étapes
Les travaux concernant la production industrielle d’un tel vaccin, avec « multiplication de la souche atténuée dans des lignées de cellules produites in vitro », sont tout aussi prometteurs. « En prime, la souche du virus ainsi produite provoquait moins de symptômes que la souche atténuée initiale, tout en conservant une bonne efficacité. »
Des études sont toujours en cours, avant d’envisager tout déploiement du vaccin. Il s’agit notamment de « s’assurer que cette souche atténuée ne peut pas se transmettre d’un animal à un autre ni redevenir virulente. » Si le vaccin coche toutes les cases, il devrait prioritairement être destiné aux sangliers via une administration oronasale dans la nature. Le fait qu’il ne soit pas « produit par manipulation génétique » devrait faciliter les autorisations.