« En ce moment, la Russie crée une tension sur le renouvellement du corridor maritime d’exportation en mer Noire, estime Philippe Heusèle, le président du comité des relations internationales d’Intercéréales. Il semblerait qu’on revive ce qu’on a vécu à la fin d'octobre 2022, au moment du premier renouvellement de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Le gouvernement de Poutine jouait de son avantage, créant une remontée des cours. Le corridor avait finalement été renouvelé. Il est au moins aussi utile aux Russes qu’aux Ukrainiens. »

« Problème logistique et politique »

« On constate actuellement un engorgement et des tensions dans le détroit du Bosphore, qui résultent à la fois d’un problème logistique et politique, poursuit Philippe Heusèle. Le flux y est en effet physiquement limité. Quand des incertitudes politiques fortes s’ajoutent, certains acteurs anticipent. On voudrait accélérer le flux, mais on ne le peut pas car seul un certain nombre de bateaux peuvent passer dans le détroit. »

« Par ailleurs, la Turquie est un acteur majeur de cet accord, insiste-t-il. Or, le président Erdogan est certainement mobilisé sur d’autres sujets, après le terrible séisme qui a frappé le pays. Entre guerre, séisme et jeu géopolitique, beaucoup d’éléments dans cette région compliquée font qu’on n’y voit pas clair sur la suite. »