À l'approche des fêtes de fin d'année, les cours des céréales se détendent et atteignent des niveaux proches de ceux d'avant la guerre en Ukraine, la crainte d'une récession prenant le pas sur la géopolitique. "À cette période de l'année, le conflit n'a plus d'influence majeure sur les cours : le marché a intégré les effets du corridor d'exportation des céréales en mer Noire et "la prime de risque géopolitique" a disparu", explique Agritel.
Le mercredi 21 décembre 2022 sur Euronext, la tonne de blé a clôturé en hausse, à 304 euros sur l'échéance de mars (+7,50 euros par rapport à la clôture précédente) et à 301 euros (+7 euros) sur celle de mai. La tonne de maïs terminait à 290 euros (+6,75 euros) sur mars et à 289 euros (+6 euros) sur juin.
L'activité se réduit toutefois de plus en plus à l'approche des fêtes de fin d'année.
Froid aux États-Unis
À la Bourse de Chicago, "les marchés des céréales ont poursuivi leur reprise initiée la veille. Les cours sont soutenus par les conditions météo sévères dans les régions centrales des États-Unis où la tempête Elliot devrait apporter beaucoup de neige et des températures négatives. Le maïs a progressé de 10 cents et le blé de 17 cents", indique Sitagri.
"Les craintes climatiques portent sur les blés d’hiver aux USA, où après une entrée en dormance déjà sous le signe d’un très mauvais état des cultures, ce sont les basses températures qui inquiètent maintenant les opérateurs", confirme Agritel.
Avec un maïs américain actuellement moins cher que le brésilien, les États-Unis espèrent compenser "une petite partie du déficit d'exportations" de la campagne de 2022-2023, avec des expéditions inférieures à la même période de 30 % par rapport à la campagne précédente, selon Rich Nelson, du courtier Allendale.
Situation critique en Ukraine
Par ailleurs, "la situation en Ukraine demeure critique et les semis de printemps l’an prochain pourraient être très réduits, explique Agritel. Le ministre de l’Agriculture révise à la baisse également la production de maïs 2022 à seulement 22 à 23 millions de tonnes contre plus de 40 millions en 2021. Le ministre estime la récolte de blé en 2022 à 19,4 millions de tonnes et celle d’orges à 5,6 millions. Les surfaces de maïs l’an prochain pourraient être fortement en repli, au profit du tournesol dont les coûts de production sont bien inférieurs."
Compétitivité du blé russe
Avec la baisse des prix du pétrole, l'un des principaux produits d'exportation de la Russie, le rouble est tombé lundi à son niveau le plus bas depuis sept mois. Ce net repli face aux autres devises renforce la compétitivité du blé russe face aux autres origines, pointe Agritel, d'autant que le pays dispose d'une récolte record. Pour l'instant, les exportations de blé européen se portent bien et s'affichent en hausse à 15,70 millions de tonnes au 18 décembre, contre 14,88 millions l'an passé à la même date.
Sur la scène internationale, l’Irak aurait acheté environ 150 000 tonnes de blé origine australienne.
Ce jeudi 22 décembre 2022, peu avant 11h00 sur Euronext, la tonne de blé gagnait 0,50 euro sur l'échéance de mars, à 304,50 euros, ainsi que sur mai, à 301,50 euros. Celle de maïs gagnait, quant à elle, 0,75 euro, à 290,75 euros sur l'échéance de mars, et également sur celle de juin, à 289,75 euros.