Depuis son record historique atteint en février 2020 (85,70 RMB/kg), « le prix de la viande bovine au détail est resté quasi stable, à 85,50 RMB/kg (10,50 €/kg), rapportent les économistes d’Abcis (1) dans un document diffusé le 4 novembre 2020. Le cours de la viande bovine semble désormais déconnecté du prix du porc qui a fortement fléchi depuis le début de septembre. »
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Recul des bovins de contrebande
Alors que l’appétit des Chinois pour la viande bovine s’affirme, le repli de l’offre sur leur marché intérieur ne parvient pas à satisfaire la demande. Les données officielles chinoises, datant du premier semestre de 2020, « font état d’une baisse de 2 % du nombre de bovins abattus par rapport à la même période en 2019 », soit un recul de 100 000 tonnes-équivalent carcasse (tec), révèle Abcis.
Après une « vague d’abattages » survenue dans de nombreuses provinces chinoises au début de 2020, les disponibilités et le nombre de mises en place ont été réduits sur cette période, « accentués par la fermeture, en février et mars, de la plupart des marchés aux bestiaux », en lien avec le Covid-19. La « production attendue au second semestre de 2020 » a de ce fait été limitée, appuient les experts d’Abcis.
En parallèle, « le nombre de bovins vivants importés en contrebande de l’Asie du Sud-Est aurait chuté de plus des deux tiers du fait de contrôles renforcés », déjà appliqués avant que la pandémie frappe le pays. La chute de cette source de marchandise participe à freiner « les effets baissiers » des prix du marché.
Nouveau record à l’importation
Face à une offre nationale en retrait, les importations chinoises de viande bovine ont encore bondi, franchissant un « nouveau record », selon Abcis. « Sur les neuf premiers mois de l’année, elles se sont élevées, en Chine continentale, à près de 2 millions de tec (+39 % par rapport à 2019) », indiquent les spécialistes.

Le Brésil et l’Argentine se taillent la part du lion dans l’approvisionnement du marché chinois : ils fournissent désormais près des deux tiers des volumes en Chine continentale. Les viandes états-uniennes affichent également un beau score. Sur les sept premiers mois de l’année, leurs parts de marché en Chine continentale ont progressé de 85 %, même si les volumes restent marginaux (14 000 tec). « Hong Kong demeure encore la principale porte d’entrée de la viande états-unienne en Chine, avec environ 40 000 tec » sur la même période.
Les importations en provenance de l’Australie (–1 %) et de la Nouvelle-Zélande (–23 %) se replient tandis que les viandes bovines issues de l’Union européenne peinent toujours à s’imposer en volumes. « Les importations de viande irlandaise en Chine continentale progressent cependant régulièrement pour atteindre 9 500 tec sur les trois premiers trimestres de 2020 (+60 % par rapport à 2019) », note Abcis.
Ce rythme soutenu des envois vers l’empire du Milieu pourrait s’essouffler au cours des années à venir, prévient Abcis. « L’offre locale devrait progresser, compte tenu du nombre de nouvelles exploitations de bovins à viande créées récemment. Les volumes disponibles chez les principaux fournisseurs devraient également atteindre leur limite. »
(1) Société de services créée par l’Ifip, l’Institut de l’élevage (Idele) et l’Institut technique de l’aviculture (Itavi).