Au regard des pourcentages du PIB, l’agriculture occupe une place importante en Argentine et au Brésil. Et d’autant plus dans ce dernier où le président Jair Bolsonaro grignote les terres amazoniennes au profit des cultures, contre l’avis des associations de défense de l’environnement. En poursuivant dans cette voie, il bafoue son engagement envers, notamment, la France et l’Allemagne lors de la signature de l’accord de libre-échange UE-Mercosur.
Ainsi, les productions sud-américaines en Europe se voient offrir un passe-droit avec un contingent à droit zéro d’un million de tonnes pour le maïs et le sorgho. La France reste toutefois épargnée puisque les opérateurs se refusent à acheter des OGM, ce que sont les cultures argentines et brésiliennes. Par ailleurs, si les grains sud-américains n’arrivent pas forcément aux frontières de l’Hexagone, ils contrarient nos ventes vers des clients, Maghreb ou autres, notamment en blé.
Qu’il s’agisse d’une origine ou d’une autre, l’offre sud-américaine est plus compétitive sur les marchés internationaux puisque les cultures bénéficient de traitements et technologies interdits en Europe (néonicotinoïdes, OGM…). Une source de distorsion de concurrence avec les producteurs européens.
Reste que le Brésil et l’Argentine doivent encore faire face à un contexte monétaire et économique instable. Et les infrastructures logistiques sont encore fragiles et en retard, au regard de la rapide croissance du secteur agricole. Mais là encore, les pays s’attellent à désengorger les régions de production pour les rendre davantage accessibles aux ports. Histoire de renforcer encore leurs positions exportatrices. Isabelle Escoffier
et Isabelle Lartigot