« En 2022, j’ai commencé à vendre du gel d’aloe vera frais, se souvient Thomas Montès, un jeune producteur installé depuis 2017 à Espira-de-l’Agly, dans les Pyrénées-Orientales. Mes premiers clients sont rapidement revenus car ils ont apprécié ses qualités apaisantes pour la peau. C’est encourageant ! »

Cinq ans de rodage

Avant de commencer à en vivre, il a fallu cinq ans à thomas pour trouver comment multiplier, cultiver et transformer cette plante grasse, pour laquelle il n’y avait pas de références en France. Aujourd’hui, il a 2 000 plants en production sous deux tunnels de 280 m² chacun. « En apportant de petites quantités d’eau au goutte-à-goutte, j’arrive à en récolter tous les quinze jours et à obtenir ainsi une production de 4 tonnes de feuilles par an », précise-t-il.

La variété choisie, Aloe vera barbadensis miller, est riche en polysaccharides qui favorisent la régénération de la peau. « J’ai investi 35 000 € dans un atelier où j’extrais à froid le gel des feuilles, détaille Thomas Montès. Puis je le stabilise, avant de le commercialiser sur mon site, dans des pharmacies et auprès de laboratoires fabriquant des cosmétiques. »

Avant de pouvoir vendre, Thomas Montès a dû obtenir des autorisations, puis se faire connaître. « Il y a de la concurrence. Les Espagnols ont déjà planté plusieurs centaines d’hectares », note-t-il. Mais avec du gel frais en circuit court, ce jeune agriculteur compte bien arriver à faire sa place.

Des débouchés à développer

C’est aussi l’objectif du groupe Aloé d’Oc, qui rassemble une dizaine de producteurs d’Occitanie ainsi que des fabricants de cosmétiques artisanaux. « Notre objectif est de partager nos expériences et de mutualiser des volumes pour transformer, précise Laurent Maynadier, un vigneron de Fitou, dans l’Aude. Nous allons également mener des essais pour développer des boissons à base d’aloe vera, en association avec d’autres plantes. »