Avec une moyenne de 41 mg/l de nitrates entre 2013 et 2017, la tendance est à la baisse pour la prise d’eau de la Herbinaye. « Elle présente des résultats conformes depuis huit ans, avec une diminution constante des valeurs maximales d’azote », se sont réjouis les représentants de la chambre d’agriculture et des collectivités locales, réunis le 29 janvier à Rohan, dans le Morbihan.

Situé aux confins du Morbihan et des Côtes-d’Armor, ce captage est stratégique pour l’alimentation en eau potable de ce premier département. Présentant des fragilités pour le respect des 50 mg/l de nitrates dans les eaux brutes, il a été l’un des 500 en France identifiés comme « captages Grenelle » en 2009. « Il y a dix ans, il risquait de passer en bassin-versant contentieux avec des dépassements de 50 mg plus de dix-huit jours par an, a rappelé Laurent Kerlir, président de la chambre départementale d’agriculture. Nous avons retroussé les manches pour éviter le dispositif réglementaire des zones soumises à contraintes environnementales (ZSCE). »

Un territoire immense

Le pari était osé, car le territoire est immense avec 75 000 ha, 1 770 km de cours d’eau et 1 607 exploitations. Un plan d’actions agricoles a été mis en place pour réduire les concentrations en nitrates : flashes techniques, analyses de sol, plates-formes d’essais, démonstrations agronomiques… « Nous avons proposé un programme basé sur le volontariat avec une approche environnementale et économique », a souligné Laurent Kerlir.

Des efforts auxquels ont participé les associés du Gaec Michard, Delphine Macé et Jean-Jacques Michard, dont l’exploitation se situe à Rohan : « Dès les années 2000, nous avons implanté des couverts végétaux pour capter l’azote l’hiver, du ray-grass italien (RGI) qui sert à l’alimentation des génisses lors de la mise à l’herbe et constitue des stocks d’ensilage d’herbe pour l’été. »

Les partenaires ont salué « les efforts qui portent leurs fruits et doivent être poursuivis car la situation reste fragile ». Isabelle Lejas