Installé depuis octobre 2020, Denis Dubief a mis en place une cuve à eau afin de récupérer l’eau de pluie. L’exploitation de polyculture-élevage, située en Saône-et-Loire, compte quelque 200 blondes d’Aquitaine. Denis possède 180 hectares, répartis en 50 % de cultures – colza, blé, orge, maïs, triticale et tournesol – et 50 % de pâtures.
Un forage, puis une cuve
« Au moment de m’installer, je me suis demandé comment réaliser des économies d’eau, se souvient l’agriculteur. Au début, j’avais envisagé de faire forer un puits, mais face aux contraintes administratives et au fort coût d’investissement, je me suis orienté vers l’installation d’une cuve à eau. »
Une partie de la ferme a été détruite, il y a quelques années, lors d’un incendie. À la suite de cet évènement, des hangars neufs ont été construits. « Récupérer l’eau de pluie avec la surface de toiture du hangar était la solution la plus économique, poursuit Denis. J’ai hésité entre enterrer la cuve ou la placer sur une dalle de béton, mais l’installation enterrée nécessite une pompe et un système de tuyaux trop coûteux et contraignants à installer. » Son choix s’est donc porté sur une cuve de 25 000 litres Duraplas, de 4 mètres de haut. « Cette hauteur me permettait d’avoir une pente suffisante pour avoir assez d’angles pour les gouttières qui amènent l’eau, donc pas d’eau qui stagne », précise Denis. Un autre avantage, c’est son faible coût de mise en place, l’agriculteur ayant bénéficié de 80 % de subventions. Au total, l’installation est revenue à environ 2 000 euros.

Un orage, et c’est rempli
« Je gagne énormément de temps pour remplir mon pulvérisateur, se félicite-t-il. Avant, avec l’eau du réseau, il fallait que je le fasse la veille pour le lendemain, alors que maintenant, avec les raccords pompiers, le remplissage se fait très rapidement. De plus, mettre de l’eau de pluie pour préparer mes bouillies me semble plus efficace. » Selon Denis, l’eau prise sur le réseau est traitée, alors que celle qu’il récupère dans sa cuve est complètement vierge de produits, et semble être de meilleure qualité pour les traitements. À terme, l’objectif sera de voir la balance d’eau consommée dans la cuve et celle prise sur le réseau. « Je sais déjà que j’ai économisé une moyenne de 30 à 60 m3. Pour l’instant, dans le secteur, le prix de l’eau reste relativement abordable, à 1,60 €/m3 », constate l’exploitant. Celle stockée sert aussi à l’abreuvement des 200 vaches allaitantes.
« Si c’était à refaire, je prendrais une cuve de 30 000 litres », regrette Denis. En faisant un calcul rapide, lors de fortes pluies ou d’orage, avec son hangar d’une dimension de 36 x 20 m, qui possède une toiture de minimum 720 m2 de surface, s’il tombe une moyenne de 20 mm de pluie par m2, on peut considérer qu’il y a 14 400 litres qui viennent remplir la cuve, soit plus de la moitié de sa capacité maximale. Une utilisation régulière est donc envisageable, même pendant les saisons sèches, quand il pleut très ponctuellement. Paul Denis